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Avec Saturne, le James Webb complète sa collection de planètes géantes

Le roi des télescopes est désormais parti à la rencontre des quatre géantes du système solaire, et leur idylle ne fait que commencer.

Le fabuleux James Webb Space Telesocpe, ou JWST, est conçu en premier lieu pour sonder les profondeurs de l’Univers afin de remonter jusqu’à ses origines. Il a déjà réalisé plusieurs observations saisissantes de ce genre depuis qu’il est arrivé à son poste au point de Lagrange L2 le 24 janvier 2022. Mais cela ne signifie pas qu’il est incapable de tirer le portrait à des objets plus proches. Il vient d’ailleurs de compléter sa collection de planètes géantes du système solaire en braquant son objectif sur Saturne.

Esthétiquement parlant, ce portrait de est loin d’être la plus belle image produite par l’observatoire. L’atmosphère de la planète apparaît plutôt sombre et terne. Selon la NASA, c’est en grande partie à cause des grandes quantités de méthane qui composent son atmosphère, et absorbent la quasi-totalité des rayons infrarouges qui y pénètrent.

Mais cela n’a pas empêché le télescope d’en tirer des informations. Même si la sonde Cassini en a déjà capturé des images époustouflantes et bien plus détaillées, c’est la première fois qu’elle est observée dans cette longueur d’onde (3,23 µm).

Cela a permis de mettre en évidence une dichotomie claire entre les deux hémisphères de Saturne. En effet, le pôle nord apparaît particulièrement sombre sur ce cliché. La NASA suggère que cela pourrait être lié à un « processus saisonnier encore inconnu qui affecterait particulièrement les aérosols polaires ».

Des anneaux qui brillent de mille feux

Ses célèbres anneaux de glace et de poussière, en revanche, apparaissent particulièrement clairs. Ce matériel reflète une part conséquente du rayonnement infrarouge, ce qui explique leur brillance inhabituelle. Et pour les astronomes, il s’agissait d’une belle opportunité d’explorer les limites du JWST. En particulier, ils ont cherché à vérifier si le Webb était capable de discerner ses nombreuses lunes à proximité de ces anneaux brillants.

En effet, le télescope est doté d’une sensibilité exceptionnelle qui s’avère très précieuse lorsqu’il s’agit de repérer des signaux ténus à des millions d’années-lumière. Mais cela peut aussi compliquer la tâche au moment d’observer des paysages cosmiques plus proches qui présentent un contraste important. Dans ce cas précis, la brillance des anneaux dans l’infrarouge a par exemple tendance à « boucher » l’image.

Les anneaux de saturne capturées par le jwst
© NASA, ESA, CSA, Matthew Tiscareno (SETI Institute), Matthew Hedman (University of Idaho), Maryame El Moutamid (Cornell University), Mark Showalter (SETI Institute), Leigh Fletcher (University of Leicester), Heidi Hammel (AURA)

Malgré ces conditions loin d’être évidentes, la coqueluche de l’astronomie mondiale s’en est très bien sortie. Ses capteurs sont parvenus à restituer convenablement les détails de l’enchevêtrement d’anneaux. On distingue parfaitement les trois ensemble d’anneaux principaux. La Division de Cassini qui sépare les deux premiers est aussi parfaitement visible.

L’anneau F, situé en bordure de cette couronne, fait aussi une apparition discrète. Les anneaux E et G sont en revanche invisibles sur cette image. Mais la NASA a également réussi à les capturer sur d’autres images non dévoilées avec un temps d’exposition plus important.

Trois lunes au rendez-vous

Au-delà des anneaux, le Webb a aussi capturée trois des lunes de Saturne : Dioné, Téthys, et Encelade. Cette dernière fait l’objet d’un intérêt tout particulier des astronomes. Son épaisse croûte de glace cache en effet un gigantesque océan souterrain qui pourrait potentiellement héberger des formes de vie. Il est à l’origine d’un tas de processus hydrothermaux fascinants que le télescope a déjà explorés auparavant.

Trois lunes de saturne capturées par le jwst
© NASA, ESA, CSA, Matthew Tiscareno (SETI Institute), Matthew Hedman (University of Idaho), Maryame El Moutamid (Cornell University), Mark Showalter (SETI Institute), Leigh Fletcher (University of Leicester), Heidi Hammel (AURA)

En mai dernier, il a capturé une image certes très floue, mais riche en informations d’un immense panache de vapeur qui s’est élevé à près de 10 000 km au-dessus de la surface gelée. Ces phénomènes sont suspectés d’alimenter directement l’anneau E de Saturne.

Pour finir, la NASA précise qu’il ne s’agit que d’une observation préliminaire. Le Webb nous réserve encore de belles surprises au sujet de ce corps céleste. « Ce n’est qu’un avant-goût de ce que l’observatoire va apporter à l’histoire de Saturne sur les années à venir, au fur et à mesure que l’équipe scientifique va plonger de plus en plus loin dans les données pour préparer des études en bonne et due forme », explique le communiqué.

Et cela concerne aussi les voisines de Saturne. Pour rappel, le Webb s’est déjà penché sur les trois autres planètes externes de notre système solaire. En juillet 2022, il s’est intéressé à la géante gazeuse Jupiter. Il a ensuite embrayé avec les deux géantes de glace : Neptune en septembre de la même année, puis Uranus en avril dernier. Il ne reste donc plus qu’à patienter en attendant de nouvelles révélations sur les confins du système solaire.

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Source : NASA

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