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George R.R. Martin et d’autres auteurs célèbres portent plainte contre OpenAI, mais pourquoi ?

Plusieurs auteurs américains ont fait front commun, en déposant une plainte contre OpenAi pour violations des droits d’auteurs.

Les tensions entre auteurs et intelligence artificielle générative continuent de grimper. Cette semaine, un groupe d’auteurs américains a annoncé sa volonté de poursuivre OpenAI pour violation présumée du droit d’auteur. Une plainte a été déposée mardi par la Guilde des auteurs devant le tribunal fédéral de Manhattan, et accuse l’entreprise américaine d’avoir utilisé illégalement les travaux de plusieurs professionnels de l’écriture pour entraîner son modèle d’IA, sans autorisation ni contrepartie financière. Le procès vise d’abord les chatbots capables de générer des productions textuelles, mais il concerne aussi par extension les plateformes de génération d’images.

ChatGPT veut-il la peau de George R.R. Martin ?

Au cœur de ce procès, c’est toutes les craintes des auteurs et autrices face à l’émergence des IA génératives qui se cristallisent. Depuis le début de l’année, l’intelligence artificielle a fait des progrès considérables, au point qu’il devient de plus en plus difficile de distinguer un texte humain d’un texte rédigé artificiellement. Les conséquences de ce bond technologique ne se sont pas fait attendre. Sur Amazon, des centaines de livres écrits tout ou partie grâce à l’IA se bousculent en tête des ventes de la plateforme de lecture numérique Kindle.

Pour les auteurs plaignants, OpenAI aurait ainsi “copié les œuvres sans autorisation ni contrepartie“, avant d’intégrer ces œuvres protégées dans leurs modèles de langage. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’un recours similaire est déposé. En juillet, deux auteurs avaient déjà intenté une action en justice contre OpenAI, alléguant que leurs livres avaient été utilisés pour former le chatbot de l’entreprise sans leur accord. Un peu plus tôt, en février 2023, la plateforme Getty Images a poursuivi Stability AI pour avoir copié 12 millions d’images afin d’entraîner son modèle de langage. “Au cœur de ces algorithmes se trouve le vol systématique à grande échelle“, assène la plainte. Du côté de l’accusation, on compte notamment George R.R. Martin l’auteur de la saga Game of Thrones, ainsi que le romancier John Grisham, à qui l’ont doit La Firme et L’Affaire Pélican.

L’IA va devoir faire preuve de transparence

Les livres écrits grâce à ChatGPT pullulent sur les plateformes en ligne, et si la plupart utilisent des noms d’auteurs aléatoires pour tenter de passer à la postérité, d’autres n’hésitent pas à utiliser illégalement le nom d’un auteur connu en espérant booster ses ventes à court terme.

De manière plus générale, les méthodes utilisées par OpenAI pour alimenter GPT-4 posent question. Le modèle de langage pioche ses réflexions sur Internet, sans réellement détailler ses sources. Concernant les auteurs par exemple, il est possible de demander à ChatGPT d’écrire un texte sur le sujet de son choix, dans le style d’un auteur précis. Un exercice controversé, puisqu’il induit fatalement que l’IA a utilisé le travail existant d’un humain pour générer son texte. Ces modèles de langage, argumente le syndicat “mettent en danger la capacité des auteurs de fiction à gagner leur vie, dans la mesure où ils permettent à n’importe qui de générer automatiquement et gratuitement (ou à très bas prix) des textes pour lesquels ils devraient autrement payer des auteurs“.

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3 commentaires
  1. Si des auteurs n’arrivent pas a écrire quelque chose de meilleur que ce que fournit une IA, alors qu’il se retrouvent au chômage ou changent de boulot et laissent leurs places à des auteurs suffisamment talentueux pour se distinguer d’une IA.

  2. @Engineering Le problème c’est pas l’IA qui écrit. Le problème c’est que l’IA utilise des textes originaux pour fonctionner sans être en mesure de citer les sources, ni rémunérer les auteurs des textes.

    Et ça c’est un problème.

    Après l’IA peut toujours se baser sur le contenu passé dans le domaine public. Mais ça risque d’être marrant 🙂

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