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Ce robot humanoïde chinois peut encaisser des coups sans broncher

La dernière itération du robot H1 d’Unitree n’est certes pas aussi agile que l’Atlas de Boston Dynamics, mais il est rudement solide sur ses appuis.

Dans une vidéo repérée par Interesting Engineering, l’entreprise chinoise Unitree a dévoilé la dernière version de son robot H1. Présenté comme le « robot humanoïde le plus puissant du monde », il est notamment capable d’encaisser de violents impacts sans perdre l’équilibre.

Même si elle est beaucoup plus jeune et n’a été fondée qu’en 2017, Unitree a commencé à s’imposer comme une sorte de Boston Dynamics chinois. Mais si elles travaillent dans le même domaine, les deux firmes affichent des philosophies très différentes.

Les troupes du Massachusetts se concentrent surtout sur le fait de repousser les limites des systèmes robotiques actuels avec des robots de plus en plus sophistiqués. On se souvient par exemple de la dernière démonstration d’Atlas, qui fait preuve d’une agilité incroyable pour un androïde.

Unitree ne compte pas aller aussi loin dans un premier temps. Sa priorité, c’est de concevoir des robots utilitaires capables d’assister les humains de façon très concrète pour un prix dérisoire. Le meilleur exemple est celui de son premier produit, Go2. Il s’agit d’un robot quadrupède qui ressemble beaucoup à Spot, le fameux cyberchien de l’entreprise américaine. Il est certes moins avancé, mais la version de base est commercialisée pour un prix équivalent à un peu moins de 1500 € ! Pour référence, c’est presque 50 fois moins que Spot, qui est affiché à environ 70 000 €.

Un robot léger mais robuste

Désormais, Unitree veut appliquer cette même philosophie à des robots bipèdes avec son H1. Malgré sa taille comparable à celle d’un humain adulte (environ 1,80 mètre sans tenir compte de la flexion des jambes), il est relativement léger, avec tout juste 47 kg sur la balance. C’est nettement moins que l’Atlas de Boston Dynamics, qui pèse environ 80 kilos d’après le site de l’entreprise.

Étonnamment, malgré ce poids plume, H1 se montre très solide sur ses appuis. Dans la vidéo de démonstration, on voit un chercheur lui adresser deux coups de pied plutôt violents à l’arrière du bassin. Ces impulsions pourraient aisément faire tomber un humain de moins de 50 kg s’il était pris par surprise. Mais le robot s’en est sorti comme un chef ; il a réussi à se stabiliser tout seul sur une courte distance.

Cette solidité, il la doit notamment à un ensemble de moteurs électriques développés spécialement pour H1 par Unitree. Leurs caractéristiques techniques n’ont pas toutes été communiquées, mais l’entreprise les désigne comme des moteurs « à haut couple » qui permettent au robot de réagir au quart de tour dès qu’un déséquilibre est détecté.

Ils lui permettent aussi de porter une charge significative, même s’il n’a pas encore de main pour l’instant. Si l’on se fie à la vidéo, il peut se déplacer sans problème avec deux pavés de 15 kg harnachés au torse. Cela pourrait sembler négligeable, mais cette charge de 30 kg représente tout de même plus de 60 % du poids total du robot.

Une démarche pataude mais efficace

L’ensemble est alimenté par une batterie modeste de 0,863 kWh. Même si l’autonomie de ce prototype est inconnue, on peut tout de même affirmer sans risque que le H1 est très loin de pouvoir courir un marathon.

En revanche, il est déjà capable de se déplacer de manière assez convaincante. Les articulations à 5 degrés de liberté de ses jambes lui permettent de se mouvoir à un peu plus de 5 km/h. Une allure comparable à la vitesse de marche d’un humain. Certes, ces mouvements ressemblent plus à ceux d’un humain avec de gros problèmes de dos qu’à la démarche fluide et élégante d’Atlas ; mais fonctionnellement, le résultat est là.

Dans la démo d’Unitree, les ingénieurs l’ont aussi fait marcher sur divers petits obstacles instables posés au sol. C’est une situation traditionnellement compliquée à gérer pour les systèmes autonomes de ce genre, mais H1 a réussi à le faire sans problème. Encore mieux : il a pu rester debout même quand un chercheur l’a tiré par le bras au milieu de ces obstacles pour le déstabiliser. Pour y parvenir, il s’appuie sur un ensemble d’accéléromètres, un LiDAR 3D et une caméra capable de lui indiquer la distance de chaque point dans l’espace.

La guerre des robots-esclaves se prépare

Ce robot utilitaire versatile devrait arriver sur le marché lors du premier trimestre 2024. Évidemment, son prix sera nettement plus élevé que celui du Go2. Il est affiché en précommande sur le site de l’entreprise à 150 000 $.

Un tarif prohibitif, puisqu’il tomberait à peu près dans la même gamme de prix que l’Atlas de Boston Dynamics alors que ce dernier est nettement plus avancé. Mais il ne s’agit que d’un premier jet. Conformément à sa philosophie, Unitree va tâcher de réduire ce tarif au maximum avec les prochaines itérations pour conserver cet avantage compétitif.

D’ici quelques années, il sera donc très intéressant de faire un état des lieux par rapport à ces esclaves robotiques. Nous verrons notamment qui si l’Atlas, le H1, ou encore l’Optimus de Tesla réussiront à s’imposer, ou s’il faudra encore attendre davantage de progrès dans l’IA et la robotique pour poser les bases de cette révolution technologique.

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Source : Unitree

2 commentaires
  1. Je décris tout ça dans mon livre “93 ans en 2047” disponible sur Amazon en trois versions, kindle, broché et relié.

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