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Fake news, violence et certifications en carton : l’Europe ouvre une enquête sur X/Twitter et Elon Musk

Le réseau social d’Elon Musk multiplie les déconvenues ces dernières semaines.

Les relations entre Elon Musk et les régulateurs européens ne sont pas au beau fixe. À l’approche des fêtes de Noël, et alors que tout le monde est sur le point d’entamer le traditionnel marathon de la bûche, les autorités européennes ont annoncé l’ouverture d’une enquête officielle sur Elon Musk, et la manière pas toujours très orthodoxe qu’a eu le milliardaire de gérer X/Twitter depuis son rachat l’année dernière.

Une propagation exponentielle de la violence en ligne

Selon certains hauts responsables de la Commission européenne cités par le média américain Wired, l’Europe serait depuis plusieurs semaines inquiète de la tournure de certains évènements sur X/Twitter. En cause notamment, la prolifération de contenus haineux et violents — notamment liés au conflit armé israélo-palestinien, sans modération ou presque de la part de l’entreprise. Les filtres de violence, qui permettent de flouter un contenu multimédia afin de prévenir les internautes de son potentiel caractère choquant, seraient quant eux souvent oubliés.

Des coches bleues trompeuses

Autre problème, estime l’Union européenne : l’arrivée des coches bleues payantes aurait transformé le réseau social en joyeux capharnaüm. Alors que le badge de certification était jusqu’alors réservé aux personnalités officielles, ou médiatiquement reconnues, n’importe qui est désormais capable de s’offrir le précieux macaron, moyennant quelques euros par mois.

Or, si des badges spécifiques existent pour différencier les organismes publics, les médias, et autres figures politiques officielles, la multiplication du nombre de coches bleues a aussi conduit à l’explosion des fake news sur la plateforme. Les internautes ayant tendance à faire davantage confiance à un compte certifié, ils ne savent désormais plus à qui se fier.

On se rappelle que l’arrivée des badges payants avait fait perdre des milliards de dollars aux grands groupes industriels. L’année dernière, alors qu’un compte certifié se faisant passer pour le laboratoire américain Lilly avait annoncé la gratuité de l’insuline, le cours boursier de l’entreprise s’était effondré, perdant près de quatre milliards de dollars en quelques heures.

Les fake news omniprésentes

Sans surprise, l’enquête de l’Europe porte également sur les fake news. Depuis le rachat de l’entreprise, Elon Musk est accusé d’avoir laissé le champ libre aux théories complotistes et aux fausses informations en tous genres. Aussi, le programme de fact-checking Community Notes, qui permet à des internautes de confiance de temporiser ou de recontextualiser un propos tenu sur la plateforme, ne serait réellement efficace qu’en langue anglaise.

De manière générale, le manque de modérateurs non-anglophones inquiète. Selon l’étude préliminaire menée par les législateurs européens qui cite un rapport publié par l’entreprise le mois dernier, X compterait un seul modérateur néerlandophone, et un seul en langue polonaise.

Le DSA pourrait changer la donne en ligne

Cette première enquête d’ampleur menée par l’Europe dans le cadre de l’application du DSA n’est pas anodine. “L’ouverture aujourd’hui d’une procédure formelle contre X montre clairement qu’avec le DSA, le temps des grandes plateformes en ligne se comportant comme si elles étaient “trop grandes pour s’en soucier” est révolu“, a martelé Thierry Breton. De son côté, X assure être prêt à collaborer pleinement avec la justice européenne, tout en rappelant que ses espaces d’échange doivent “rester libres de toute influence politique“.

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2 commentaires
  1. Modération selon l’Europe : Empêcher n’importe quel connard paranoïaque anti-tout de mentir sur des faits établis, pour créer du buzz, se sentir important et obtenir son quart d’heure de gloire.

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