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Mais pourquoi la sextech a presque disparu du CES 2024 ?

Cette année, les technologies sexuelles n’ont pas brillé au CES 2024.

Comme chaque année, le CES est l’occasion d’apercevoir les prochaines technologies innovantes qui faciliteront notre quotidien. Les téléviseurs et la domotique occupent souvent une bonne place, le salon entretient historiquement une relation ambivalente avec la sextech. Depuis déjà plusieurs années, les jouets pour adultes connectés et autres innovations liées à la porntech font les choux gras de la presse, qui jongle entre fascination et scandale. Pourtant cette année, la sextech occupait une place timide au CES 2024. Hormis trois entreprises ouvertement dédiées à la santé et au plaisir sexuel, aucune trace de sexualité à l’horizon.

Effacer le douloureux souvenir Lora DiCarlo

Le CES entretient un rapport ambigu et hypocrite avec les technologies sexuelles. Alors que la porntech a contribué à démocratiser la réalité virtuelle et le retour haptique sur le salon, les mâchoires se crispent dès lors qu’il est ouvertement question de plaisir — encore plus quand il est féminin. En 2019, l’affaire Lora DiCarlo avait secoué le comité organisateur en remportant un prix d’innovation robotique. Sacré, puis destitué, puis réhabilité, l’affaire Lora DiCarlo avait mis en lumière le système de censure à double vitesse et infusé de misogynie imposé par le salon. Le CTA avait alors assuré de sa bonne foi, en assurant que la sextech avait toute sa place dans ses rangs, oubliant assez vite qu’il avait qualifié un fabricant de sextoys féminins connectés “d’obscène, immoral et indécent” quelques semaines plus tôt.

L’affaire Lora DiCarlo aurait pu sonner le glas de la censure autour des sextoys sur le salon technologique de Las Vegas. C’était sans compter sur un rebondissement inattendu survenu à l’été 2022. Après avoir défrayé la chronique en se présentant comme la sextech du futur, plus inclusive et bourrée de technologies innovantes, Lora DiCarlo a disparu du jour au lendemain. Quelques mois plus tard, on découvrait que la chute du prochain géant de la sextech cachait une réalité peu reluisante, sur fond d’arnaque, de harcèlement et de feminism-washing.

C’est donc muni d’un argument béton que le CTA a pu revenir sur sa position faussement affichée depuis quelques années, en évitant soigneusement de toucher de trop près à la sextech. La controverse Lora DiCarlo, associé à un prix de robotique remis de manière chaotique, et visiblement non mérité ont sans doute poussé le comité organisateur à jouer la carte de la prudence extrême. Une position qui semble convenir à tout le monde, sauf aux entrepreneurs et entrepreneuses de la sextech.

Le CES 2024 a-t-il un problème avec le sexe ?

Si la sextech a surtout brillé par son absence au CES 2024, une innovation en particulier a tiré son épingle du jeu : il s’agit d’Ohdoki, qui s’était déjà illustré l’année dernière pour son masturbateur The Handy, aux airs de machine de guerre. Pour cette nouvelle édition, l’entreprise a présenté au grand public Oh!, un stimulateur cette fois destiné aux clitoris. Une bouffée d’air (pulsé) sur le salon, qui est resté bien seul. Il est loin le temps où la sextech française s’illustrait sur le plus grand rassemblement technologique de la planète.

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