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Critique Citadel : bons baisers de Prime Video

Amazon Prime Video s’adonne à l’espionnage avec sa nouvelle super-production. Mais que vaut la deuxième série la plus chère de l’histoire ?

Le retour de James Bond au cinéma ne devrait pas intervenir avant plusieurs années. Depuis le départ de Daniel Craig, la MGM et les producteurs historiques de l’espion anglais cherchent le nouveau visage de la licence désormais aux mains d’Amazon. Pour faire patienter les amateurs de récits d’espionnage, la plateforme a néanmoins une série qui mérite qu’on s’y attarde. Sous l’impulsion de Joe et Anthony Russo, réalisateurs d’Avengers : Infinity War et Endgame, Citadel sort de terre ce vendredi 28 avril avec l’ambition de s’imposer comme un nouveau mastodonte du petit écran.

Il faut dire que l’entreprise américaine n’a pas lésiné sur les billets verts, son budget est estimé à plus de 200 millions de dollars. Elle s’impose ainsi comme la deuxième production la plus chère de son histoire, après Le Seigneur des Anneaux : Les Anneaux de Pouvoir. Et la production a déjà l’envie de revenir avec plusieurs séries dérivées puisque des adaptations indiennes et italiennes sont au programme des prochaines années. La narration s’y prête puisqu’elle s’intéresse à une organisation mondiale centenaire qui œuvre dans l’ombre pour protéger le commun des mortels. Lors de la première mondiale à Londres, les frères Russo ont ainsi levé le voile sur ce projet qui a nécessité pas moins de cinq années de développement.

La nouvelle série de Prime Video
Crédits : Prime Video

“Il s’agit d’un spectacle à l’échelle mondiale et notre mission était de lui apporter le plus d’échelle possible et, par conséquent, notre voyage à travers le monde pour collecter des images et des images pour le spectacle” indiquait Joe Russo à cette occasion. Après trois épisodes, la série a-t-elle l’étoffe d’un agent de première classe ?

Les espions qui s’aimaient

Citadel n’a pas l’envie de réinventer le genre. Devant la caméra de Newton Thomas Sigel, c’est tout une liste de poncifs du genre qui s’étale dès le premier épisode. Une baston à bord d’un train, une mission monitorée par un as de l’informatique et une tension sexuelle entre deux agents, aucun prérequis n’est oublié. Son postulat de base n’a d’ailleurs rien de très neuf puisqu’il s’agit de suivre un personnage confronté à un passé qu’il a oublié.

L’histoire suit Mason Kane et Nadia Sinh, deux agents de l’organisation Citadel qui suite à un accident ont perdu la mémoire. Huit années plus tard et alors qu’ils ne savent rien de leur passé, ils sont approchés par le dernier agent de Citadel : Bernard Orlick. Il a désespérément besoin de leur aide pour empêcher Mandicore, une agence rivale, d’établir un nouvel ordre mondial. Débute alors une course contre la montre pour les deux espions, qui vont devoir déjouer de nombreux complots et en apprendre plus sur les circonstances de leur soudaine amnésie.

Que ce soit du côté de sa narration ou de sa mise en scène, la série Josh Appelbaum, David Weill et Bryan Oh ne réinvente pas la roue. À dire vrai, peu de retournements de situation viendront pousser les spectateurs dans leurs retranchements. Nous avons eu l’occasion de ne visionner que les trois premiers chapitres et force est de constater que la surprise n’est que très rarement au rendez-vous. À trop vouloir mimiquer James Bond ou Jason Bourne, Citadel en oublie de se construire une identité propre.

Elle bénéficie d’une architecture narrative assez convenue, mais qui n’en est pas déplaisante pour autant. Avec seulement six épisodes à son actif, la série promet au moins de n’inviter aucun épisode de remplissage en son sein.

Malheureusement, elle balaie aussi de belles idées narratives qui auraient pu ajouter un peu de profondeur à son récit pour ne déployer qu’une énième histoire de complot mondial à déjouer. Les personnages archétypaux au possible ne parviendront pas non plus à déjouer nos prédictions, ils connaissent sans doute trop bien leur copie. Reste que malgré son apparence fac-similé, Citadel peut au moins se targuer d’une certaine générosité.

Mourir d’ennui peut attendre

Si Citadel accumule les clichés, Amazon a soigné sa copie. La production n’est pas avare en scène d’action et ne lésine pas sur les bonnes idées de mise en scène. Sans être un bijou, la dernière née de la plateforme est un voyage nerveux au possible qui ne lésine pas sur les explosions, les scènes de combats et les interrogatoires musclés. Les réalisateurs sont généreux dans leur imitation, sans pour autant atteindre l’aspect culte des aventures de Bond, James Bond.

Côté casting, tout le monde fait de son mieux pour respecter un lourd cahier des charges. Priyanka Chopra Jonas s’épanouit dans la peau de la femme fatale alors que Richard Madden se meut en nouveau candidat pour la reprise du matricule 007. Mais la véritable bonne idée de casting reste sans conteste Stanley Tucci. L’homme de 62 ans semble prendre un malin plaisir à jouer les espions en fin de carrière, et cette envie transparaît à chacune de ses apparitions.

Malgré un budget conséquent et de grandes ambitions, Citadel n’est pas la merveille d’action annoncée. Ce James Bond 2.0 emprunte sans doute trop à son aînée pour se démarquer et s’imposer comme une évidence au premier visionnage. Ne reste plus qu’à espérer que les trois derniers épisodes nous fassent mentir. La série gagnerait à s’intéresser plus à ses personnages et leurs enjeux narratifs, pour les rendre réellement attachants. Amazon a néanmoins sous le coude un concept à déployer dans toutes les régions du globe si le public s’y laisse prendre. Pour que l’opération soit rentable, il lui faut en revanche marquer les esprits ultra-sollicités de ses abonnés.

Découvrir Citadel sur Prime Video

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Notre avis

Avec un budget colossal et plutôt bien mis à profit, Citadel coche toutes les cases du divertissement de circonstance. Reste qu'en grattant un peu le vernis, la deuxième série la plus chère de l'histoire de Prime Video n'a pas l'âme d'un hit à qui rien ne résiste. Les amateurs vont aimer, les autres risquent de rester sur le carreau.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 6 / 10
4 commentaires
  1. Encore une histoire d’organisation mondiale secrète qui agit dans l’ombre et mène une guerre implacable a une… autre organisation mondiale secrète… C’est fatiguant à la longue. Pas étonnant qu’il y ait autant de complotistes aux USA : Hollywood a beau être qualifiée de Woke, c’est quand même elle qui a fournis la majeure partie du carburants des complotistes, depuis X-files déjà.

  2. On reconnaît immédiatement quand on voit une bonne série, ce n’ est pas le cas ici, du vue et revue, ennuyant, cliché à gogo, on dirait du charlie’s angel, au bout de 5 minutes du premier épisode on c est demandé si on allait continuer, verdict : on a zappé !!

  3. “Kingsman en série donc”
    Ouep en plus mauvais…

    Pas persuadé de réussir à regarder toute la saison, les deux 1er épisodes sont déjà difficile à encaisser.
    Par contre pas compris où a été cramé le pognon, ce sont les cachets des acteurs ? ^^

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