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Critique d’OSS 117 : les carottes sont cuites

12 ans après sa dernière mission sur le grand écran, OSS 117 reprend du service. L’espion incarné par Jean Dujardin revient pour de nouvelles aventures, cette fois-ci sous la houlette de Nicolas Bedos. La blanquette du réalisateur est-elle bonne ?

Dès ses premiers pas sur le grand écran, OSS 117 s’est imposé comme une référence en matière de comédie française. Le personnage incarné par Jean Dujardin a donné naissance à de nombreuses punchlines aussi décalées que jouissives. Sous la plume de Michel Hazanavicius, OSS 117 s’épanouit en espion un brin nigaud, désuet, et affreusement misogyne. Les répliques fusent au point qu’il n’est pas rare de voir certains fans les citer à tout bout de champ.

Dans cette nouvelle aventure, Hubert Bonisseur de la Bath a pris quelques rides et doit se confronter à la nouvelle génération d’espions du SDECE. Cette jeunesse est incarnée par Pierre Niney, qui campe OSS 1001. Envoyé en Afrique Noire, OSS 117 se voit confier une mission parmi les plus périlleuses. Il doit libérer la jeune recrue et annihiler la révolution qui se prépare.

OSS 117, rien que pour nos yeux

Dans ces premiers instants, le nouveau film de Nicolas Bedos ne cache pas ses intentions. Pastiche des aventures de James Bond, à qui il emprunte même le générique, le film multiplie les références appuyées à l’espion britannique. Après un plan-séquence de quelques secondes, Hubert Bonisseur de la Bath distribue des pains en Afghanistan avant de s’élancer avec aisance dans un hélicoptère pour échapper à ses ravisseurs.

Le film ne manque pas de clins d’œil, et la réalisation s’adonne sans déplaisir à la parodie. Après La Belle époque, d’une poésie rare, Nicolas Bedos construit un film visuellement intéressant dans sa gestion du cadre. La caméra du cinéaste plussoie les gags et offre quelques séquences qui, sans être hilarantes, parviennent à esquisser quelques sourires aux spectateurs. Avec son esthétique très nostalgique, ce film se veut le reflet du cinéma d’action d’un autre temps.

OSS 117

Mais voilà, alors que la France s’apprête à élire François Mitterrand, OSS 117 est vieillissant. L’espion devient malgré lui le reflet de sa gloire passée et se voit relégué au service informatique. Nicolas Bedos et Jean-François Halin (déjà à l’œuvre sur les deux précédents films) déconstruisent le personnage et le confrontent aux affres du temps qui passe. L’ancien tombeur a toutes les peines du monde à hisser les couleurs et se désole de voir les mentalités changer. Un parti pris qui s’avère payant à certains instants, notamment lors des confrontations avec OSS 1001, mais qui entache également la dimension comique du film. Car si Hazanavicius portait un regard cynique sur son personnage, ce qui permettait justement de donner du relief aux films, Alerte Rouge en Afrique Noire tente de l’inclure dans sa plaidoirie pour la préservation de l’irrévérencieux.

Si le film se veut être un pied de nez au politiquement correct, force est de constater que le récit se rétame souvent dans son entreprise. Le scénariste finit d’user la corde à coup de répliques lourdingues et de références à des mouvements de la “cancel culture”. OSS 117 claque les culs de ses collaboratrices et adresse un clin d’œil à peine dissimulé au mouvement #metoo. Il en va de même lorsque le long-métrage aborde la question du racisme. Les blagues qui faisaient autrefois la gloire de la saga, ne font pour la plupart pas mouche. Rien ne surprend vraiment, même lorsque le scénario balaie du revers de la main son propos.

À la question peut-on rire de tout en 2021, Nicolas Bedos tente de répondre oui. Pourtant, le réalisateur ne parvient pas à reproduire le petit miracle qu’étaient les deux premiers opus et livre un long-métrage d’une tiédeur assez consternante. Dans le domaine de l’absurde au service de la comédie d’espionnage, on préférera Au Service de la France, la comédie d’Arte avec Hugo Becker et écrite par Jean-François Halin (oui le scénariste d’Alerte Rouge en Afrique noire).

OSS 117

Du côté des dialogues également, la mayonnaise ne prend pas. Trop dans la retenue, les répliques ne parviendront sans doute pas à s’inscrire dans la postérité et manquent cruellement d’audace. Le tout n’est pas aidé par le récit, décousu et peuplé de nombreuses longueurs. Ce mille-feuille scénaristique est indigeste et ne parvient pas à nous capter pendant les 120 minutes du long-métrage.

Jean Dujardin pour vous servir

Seule éclaircie dans ce ciel obscur, le casting qui permet d’offrir quelques moments d’humour salvateurs. Jean Dujardin, toujours impeccable dans son interprétation, réussit à naviguer comme il le peut dans cet océan de vannes lourdingues. Le comédien connaît sa partition sur le bout des doigts. Pierre Niney ne démérite pas non plus et offre un beau contre pied à OSS 117. Entre admirateur invétéré de l’espion et collaborateur consterné, il offre quelques beaux moments de comédie.

 

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Notre avis

Malgré toutes ses bonnes intentions, OSS rate son retour sur le grand écran. Dans la saga, l’humour ne répond plus et on se demande si tout ça valait bien la peine. Faussement audacieux, le récit se vautre dans la surenchère de politiquement incorrect. La recette OSS 117 ne fonctionne plus aux mains du cuisinier Bedos et on frise l’indigestion.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 3 / 10
23 commentaires
  1. je suis désolé mais OSS117 c’est d ela ***** en barre depuis le début ! rien n’est marrant et c’est même extremement ****** sans humour … mettre du fric dans des films aussi pourri c’est juste honteux …

  2. Je ris devant les pisse-froid qui se lamentent du succès des deux premiers films.
    Succès mérité.
    Pas besoin d’étaler autant de vulgarité pour faire passer un propos aussi creux.

  3. Bonsoir, déjà rien qu’à savoir que c’est le fils Bedos on comprend la nullité par rapport à son père. Et Dujardin n’as jamais été un vrai acteur c’est simplement un petit qui a pris la grosse tête ça je peux le dire car j’ai un pote qui travaille comme décorateur et il a bien vu la différence

  4. Bedos se prend pour un génie profond. De profond il n est que du vent, mauvais et même pas méchant.

  5. Pas un seul rire dans la salle , un vrai navet ,qui se veut provocant , mais qui fait de la politique de bas niveaux , dommage..

  6. Le 3ème OSS est encore mieux que les deux premiers. Toute la salle riait ! Bien sûr qu’on peut se moquer de #metoo quand c’est OSS qui le fait. Il y a beaucoup beaucoup de blagues dans le film, je pense qu’il va falloir le revoir encore plusieurs fois !!!

  7. Il est évident que trop le troisième de la saga c’est pas facile surtout quand c’est repris par Nicolas Bedos dont l’humour est lourd

  8. Je n’ai pas vu le film , mais me l’imagine d’après tous les commentaires, de toute manière Jean Dujardin n’est qu’un acteur comme tant d’autres, et très loin d’être une star, il a simplement pris la grosse tête

  9. Vous les critiques journaleux aigris..vous sans talent juste méprisant le populaire..vous les gauchos de ***** médiocres..fermez vos gueules..vos avis on s en tape…vive oss117…on vous *****

  10. On dit encore “prendre la grosse tête” après avoir eu un Oscar et avoir quand même accepté de faire “Brice 3” ?

  11. Vous donnez votre avis personnel et respectez celui des autres,Vous connaissez ? c’est censé être l’éducation qu on donne à des enfants en bas âge

  12. Les répliques ne s’inscrivent pas dans la postérité???????? Qu’est -ce-que c’est que ce charabia ?? Qu’est-ce-que vous savez de ce que la postérité fera de ces répliques puisque vous êtes en 2021? Internet , ça permet à tout le monde d’écrire et d’étaler ses petits avis mais vraiment vous écrivez tous comme des cochons. Avez-vous donné votre article à lire à quelqu’un avant de le publier, au moins? Ça sert, vous savez, d’avoir un éditeur, un correcteur, un avis extérieur avant de se lancer bille en tête et sans réfléchir…

  13. Perso oss117 trois gros navé au réplique lourdingue très très loins de bébel et Mr Dujardin avec son gros melon devrait redescendre de son perchoir et choisir un peux mieux c est choix de scénario et être un peux plus humble a bon entendeur salut

  14. On a pas du voir le même film… Mais bon quel analyse de ***** comme d’habitude merci jdg pour votre bon compétence en cinéma 👌📽️

  15. Vous ne pensez pas que le politiquement correct nous les cassent un peux ?
    Le film est très bon et ce fut un plaisir de rigoler au 1er degré

  16. Bonne analyse mais conclusion un brin sévère… l’exercice était Périlleux mais Bedos ne s’en sort vraiment pas trop mal ! Effectivement à revoir pour regarder les détails qui sont croustillants, personnellement j’ai trouvé que la distribution africaine était un peu faible si on compare à qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu.

  17. Quelle nullité ! Qui peut accepter de financer des films simplement parce que Jean Du jardin joue dedans avec une réalisation aussi mauvaise et niaise de Bedos? Le cinéma français sombre de plus en plus bas.

  18. Bon ben … je pense avoir compris 🙂
    c’est la faute de mes 41 ans en fait 🙂
    Ici on encense Suicide squad que je trouve bidon donc … cet OSS je vais m’empresser d’aller le voir parce qu’un 1.5 pour JdG doit valoir valoir un 6/5 sur mon bandouillo-mètre 🙂

    Et à lire les autres commentaires, je pense être dans le vrai 🙂

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