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Sac à dos solaire : la fausse bonne idée

Des sacs capables de recharger nos téléphones grâce à l’énergie solaire. Sur le papier l’idée semble bonne. En pratique cela se complique.

Crédit AC / JDG

“Gardez votre téléphone chargé n’importe où, tout le temps, sans même devoir y penser”. La promesse des sac solaire est alléchante. Et les fabricants commencent à avoir des modèles esthétiques avec des panneaux discrets. Si vous utilisez beaucoup votre smartphone en ville ou aimez crapahuter en montagne, vous envisagez donc peut-être de vous en offrir un. Faut-il craquer ? Pas sûr. Pour accumuler assez d’énergie pour charger un téléphone, un sac à dos solaire a en général besoin de trois heures d’exposition optimale au soleil. Mais si, sur le papier, cette durée paraît acceptable, en pratique cela se complique

Premier problème qui se pose : la position verticale du panneau lorsqu’on porte le sac à dos. Comme nous l’explique en effet Clara Kayser-Bril, ingénieure spécialiste des énergies durables, “l’orientation est cruciale. Au soleil de midi, une surface horizontale va capter beaucoup plus de rayonnement solaire qu’une surface verticale”. La première limite des sacs à dos solaires reste cependant leur caractère nomade. Car nos déplacements nous amènent souvent à l’ombre de bâtiments ou d’arbres (lorsqu’il fait chaud, nous avons même tendance à les rechercher activement !). En marchant, on a tôt fait également de se retrouver dans le “mauvais” sens pour la charge (face au soleil et donc dos à l’ombre). A moins d’avoir une terrasse bien exposée ou de travailler dehors, il faut par ailleurs retrancher du calcul toutes les heures passées au bureau.

N’oublions pas enfin le plus évident : les sac solaires ne se rechargent que lorsqu’il y a du soleil. Dès que celui-ci est un peu voilé, leur production se réduit voire s’arrête complètement. Pour toutes ces raisons, exposer son sac pendant les trois heures requises peut s’avérer plus ardu que prévu. Pour moi qui passe l’essentiel de ma journée dans un bureau sans balcon et testais un modèle citadin (le Zenith de Sunslice couplé à sa batterie externe Gravity 5 vendue en option), cela a été un parcours du combattant malgré une météo globalement clémente. Les passages nuageux (courts mais fréquents) pendant le test m’empêchent d’évaluer avec une grande précision la durée d’exposition. Je pense toutefois avoir accumulé 3 heures de soleil à l’issue d’une période de… quatre jours.

Pas adapté à la ville

A ce stade, j’avais accumulé assez d’énergie pour recharger mon Samsung Galaxy Note 9 de 58%. Un résultat assez décevant mais honnêtement, même à 100%, je n’aurais pas conseillé le produit à beaucoup de monde. Le test m’a en effet permis de voir à quel point, en ville, il est difficile d’exposer son sac quelques heures au soleil (et nous sommes en plein été, je ne vous parle même pas du reste de l’année). Bien sûr il y a de nombreuses situations où le solaire nomade sera un outil formidable. “Les panneaux souples peuvent apporter de l’électricité dans les zones très isolées, et dans les situations extrêmes”, nous explique Julia Muller, chargée de production Enercoop Auvergne Rhône-Alpes.

Crédit Free Photos / Pixabay

Du reste, les progrès que l’on observe dans ce domaine (hausse des rendements, batteries plus performantes, appareils moins énergivores, etc.) multiplieront certainement les usages possibles.Mais pour l’heure, pas de doute : les sacs à dos solaire ne sont pas adaptés aux besoins des citadins. Quid des randonneurs ? Eh bien, pas sûr qu’ils y trouvent beaucoup plus leur compte. Ces sacs peuvent sans doute être utiles sur des zones très ensoleillées sans accès à l’électricité. Mais si vous avez prévu de faire le plein de provisions tous les 3 ou 4 jours dans des lieux raccordés, ces produits ne me semblent pas apporter de grosse plus-value.

Je n’ai pas eu l’occasion de tester de sac solaire spécifiquement conçu pour la randonnée mais le fait est que le téléphone sert peu dans ces moments-là. Si vous emmenez en plus une batterie externe, vous aurez normalement de quoi voir venir entre deux étapes. Certes, l’énergie solaire est écologique et les panneaux ne pèsent pas très lourds. Mais quand le sac de rando fait déjà 12 kilos et est plein à craquer, le superflu devient vite… très encombrant.

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10 commentaires
  1. Bonjour il faut préciser que pour avoir un bon résultat il faut brancher le panneau a un powerbank .. et le powerbank. Après au téléphone ou autres appareils USB….moi j’utilise fréquemment un sac a dos solaire et je suis d’un avis totalement contraire au votre !

  2. donc il vaut clairement mieux avoir deux powerbank qu un sac solaire 🙂

    La seule exception c est si vous allez dans un desert total pendant plusieurs jours sans aucune source d energie possible?

    le sac solaire est une nouvelle hérésie écologique, les panneaux souples demandent beaucoup de pétrole et de plastique pour etre construits, et ne rendront tout au long de leur vie qu’une petite partie de ce qu’ils ont coutes en petrole….
    il est largement préférable d avoir deux powerbank qui finalement coutent moins cher ecologiquement parlant (cela coute de les construire mais elles rendent a minima ce qu elles ont coutees).

  3. Pour en avoir un je confirme que c’est inutile, du coup j’ai pris un mini panneau solaire de la taille d’une feuille A4 et extrêmement léger que je peux facilement placer face au soleil tout en marchant lors de mes randos.
    Sinon j’ai aussi une powerbank qui recharge presque 7 fois mon portable, un peu lourde certes, mais qui fonctionne très bien.

  4. Il ne serait pas plus simple d’avoir une petite dynamo portative… un truc qu’on tourne a la main ou un modele plus grand ou on ******?
    C’est plus ecolo et moins polluant que les cellules photovoltaiques. En plus, ca marche meme a l’ombre, quand il pleut, ou la nuit.
    trop simple peut-etre…

  5. encore un article d’un journaleux qui n’y connaît rien les panneaux solaires fonctionnent à la lumière donc les diriger vers le ciel suffit

  6. Et encore un qui commente sans rien n’y connaître non plus. Si diriger vers le ciel “suffit”, cela est loin d’être optimal. Tout dépend de l’angle d’incidence des rayons du soleil, la perpendiculaire étant le mieux.

  7. Le mercure était haut les jours de test mais effectivement, le sac chauffe pas mal lorsqu’il est exposé de manière à permettre la charge

  8. Tout à fait, l’article n’était peut-être pas assez clair mais c’est bien comme cela que nous avons procédé. J’ai modifié le texte pour lever l’ambiguïté. Concernant l’utilité du sac, tant mieux si le votre vous rend service au quotidien. L’intérêt de ce type de produit varie, j’en suis sûre, beaucoup selon les habitudes de déplacement du porteur.

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