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Test du Rabbit 2.0 de Lioness : le futur de la sextech est (presque) là

Avec une application très innovante et une flopée de capteurs intégrés, le premier vibromasseur de Lioness s’offre l’application la plus innovante du marché.

Les sextoys intelligents ne sont pas nouveaux. Depuis quelques années, les modèles connectés explosent, et permettent de relier nos jouets préférés avec un smartphone, des partenaires à l’autre bout du monde, et même avec l’intelligence artificielle de ChatGPT. Pourtant, aucun n’était jamais allé aussi loin que le Rabbit 2.0 de Lioness. Sorti à la fin de l’année 2023, le vibromasseur propose l’application la plus complète jamais proposée sur le marché. De quoi repenser notre approche de la masturbation ?

Découvrir le Rabbit 2.0 de Lioness

Design et ergonomie : rien de neuf, vraiment ?

À première vue, le rabbit de Lioness a l’air franchement banal. Sa forme est très classique, au point qu’on a le sentiment d’avoir déjà vu le produit cent fois chez la concurrence. Le sextoy arbore de jolies finitions et un silicone biocompatible de grade médical, mais il ne se détache franchement pas du lot. On apprécie en revanche ses dimensions relativement modestes : après des ambitions toujours plus grandes de la part des fabricants — à l’image du Air Pump Bunny 5 de Satisfyer et ses 5 cm, de diamètre — les mensurations du Rabbit 2.0 se veulent beaucoup plus facile à prendre en main. Avec ses 7 cm insérables pour 3 cm de diamètre, l’appareil entend convenir même aux personnes débutantes et aux réfractaires de la pénétration.

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© Amandine Jonniaux / JDG

En matière d’ergonomie, le nouveau jouet de Lioness fait simple, mais efficace. Ses dimensions couplées à la souplesse de son silicone permettent une utilisation facile pour la plupart des physionomies. Le panneau de commande est simpliste, avec un bouton dédié à l’alimentation, et un au contrôle de l’intensité. À la base de l’appareil, on retrouve aussi deux témoins lumineux dédiés la charge et à la synchronisation avec l’application, sur laquelle on reviendra.

QUE DIT L’ORGASMETER ?

Parce que la sextech est un marché de plus en plus innovant, nous avons mis sur pied un laboratoire de mesure inédit afin de mesurer le plus précisément possible les performances des sextoys que nous testons. Baptisé avec goût, notre Orgasmeter est surtout l’occasion d’apporter davantage de transparence sur un secteur plus habitué à communiquer sur des considérations marketing que sur ses réels aspects techniques.

Pour chaque produit, nous mesurons sa température de chauffe, son temps de charge et son autonomie, ainsi que son volume sonore à pleine puissance. Nous mesurons aussi la puissance du ou des moteurs, et établissons une “mesure de puissance“, qui nous permet de situer le sextoy en fonction de l’intensité de sa stimulation.

Annoncé Mesuré
Autonomie 2h00 5h16
Temps de charge 1h30 1h51
Volume sonore 63 dB
Fréquence du moteur 123-217 Hz
Température après 10 min d’utilisation +12 °C

Le roi des capteurs biométriques

À première vue, rien de très innovant donc. L’intérêt du sextoy (parce qu’il y en a bien un) est ailleurs. Sous son revêtement de silicone, le rabbit de Lioness s’offre une armada de capteurs : sur la branche insérable, on retrouve ainsi deux capteurs de pression, ainsi qu’un thermomètre capable de mesurer la température interne de la cavité vaginale. À l’extrémité opposée, on retrouve aussi un accéléromètre et un gyroscope pour enregistrer l’angle et la puissance des vibrations. Il faut bien l’admettre, la fiche technique est impressionnante.

Lioness Rabbit 2.0
© Amandine Jonniaux / JDG

À l’utilisation, la présence de ces capteurs biofeedback que l’on retrouve habituellement sur les sondes de rééducation périnéales est plutôt innovante, puisqu’elle permet de corréler la puissance et les mouvements de l’appareil avec la température corporelle et les contractions pelviennes qui surviennent involontairement au moment de l’orgasme.

Plus qu’un simple sextoy, le rabbit de Lioness se présente d’abord comme un objet dédié à la santé connectée. Sur le site, l’objet multiplie les références médicales, en insistant sur ses technologies de biofeedback intégrées, et sa connivence avec les “docteur et les thérapeutes”, sans toutefois s’attarder sur le sujet.

L’application, la vraie bonne idée

Si le rabbit ne se démarque pas vraiment du lot lorsqu’il est utilisé seul, il prend tout son sens une fois couplé à l’application. Cette dernière est accessible en français sur iOS et Android, et force est d’admettre qu’elle est particulièrement bien pensée. Contrairement à Satisfyer ou Lovense, qui concentrent leur effort sur la diversité des expériences et le plaisir sexuelle, Lioness s’attèle plutôt à mettre en images la sexualité de ses utilisateurs et utilisatrices. Depuis le menu principal de l’application, il est possible de vérifier le niveau de batterie, de verrouiller le jouet lors d’un déplacement, et de transformer son smartphone en télécommande pour une utilisation local ou depuis l’autre bout du monde. Il est aussi possible d’accéder à près d’une centaine de niveaux d’intensité, alors même que le sextoy n’en possède que trois nativement.

Parmi les fonctionnalités les plus intéressantes, on retrouve aussi un onglet dédié à l’enregistrement et l’archivage des sessions de masturbation. Pour chacune d’entre elles, il est possible de consulter un graphique détaillé, reprenant à la seconde près les paramètres et les données biofeedback capturés par le rabbit. Durée, pression vaginale (calculée en gF, gramme-force), puissance de vibration et orgasmes… tout est répertorié. Un debriefing permet ensuite de noter la session, puis d’y ajouter des détails (utilisation ou non de lubrifiant, prise de substances, état d’esprit, douleurs…) et des notes. Objectif : permettre à l’utilisateur de mieux comprendre son plaisir, et d’améliorer ses orgasmes au fil des sessions.

En marge du blog, qui livre chaque semaine des articles dédiés à la sexualité (en anglais pour la plupart), notre partie préférée de l’application réside dans son onglet historique. Les amateurs de graphiques et de wrapped en tous genres vont adorer, Lioness prouve que Spotify et Steam ne sont pas les seuls à manier la rétrospective avec brio. Depuis l’application, il est possible de découvrir son Pleasure Wrapped de l’année écoulée, mais aussi de consulter ses performances récentes, les moments de la journée où le sextoy a été le plus utilisé, ainsi qu’une flopée de données annexes. Comme pour d’autres applications adeptes de la gamification, un système de badges est aussi de la partie pour récompenser les utilisateurs les plus assidus. Pour comparer ses données au reste du monde, il est aussi possible d’accéder aux statistiques gloables, calculées chez les utilisateurs ayant explicitement donné leur consentement pour le recueil de leurs données, en rejoignant la “Sex Research Platform” depuis l’application.

Tout n’est pas parfait pour autant : après plusieurs semaines d’utilisation, on note plusieurs faux positifs au niveau du déclenchement automatique des sessions, qui peuvent toutefois être supprimés de l’historique en quelques clics. La synchronisation entre le jouet et l’application en revanche, frôle le sans-faute, avec une réactivité à toute épreuve et un tutoriel complet. Autre défaut, il est nécessaire de créer un compte via une adresse mail valide.

À l’usage, la révolution attend encore

Soyons clairs : l’intérêt du Rabbit 2.0 de Lioness réside uniquement dans son application. À l’usage, le sextoy est efficace, mais il est loin d’être mémorable. Si sa taille et la courbure de sa branche interne permettent un positionnement idéal contre les racines internes du clitoris, sa partie externe offre des vibrations assez superficielles, et a une fâcheuse tendance à bouger une fois le moteur allumé. De manière générale, la qualité des vibrations n’est pas au rendez-vous (jusqu’à 217 Hz, c’est énorme), ce qui a pour conséquence un effet d’échauffement rapide des zones stimulées, une période réfractaire conséquente, et un volume sonore très (trop) élevé, qui frôle les 62 dB à pleine puissance.

S’il fallait uniquement se fier à ses compétences techniques, le Rabbit 2.0 de Lioness atteindrait tout juste la moyenne. L’appareil permet d’arriver relativement vite à ses fins, mais il ne brille ni par ses vibrations, ni par son ergonomie. Reste qu’un sextoy, ce n’est pas que des orgasmes. La partie logicielle de l’appareil est tellement complète qu’on lui pardonne volontiers ses défauts. Finalement, le fabricant aurait peut-être dû se contenter d’une application, capable de se synchroniser avec des sextoys de marques tierces.

Prix et disponibilité

Lioness Rabbit 2.0
© Amandine Jonniaux / JDG

Sorti à la fin de l’année dernière, le Rabbit 2.0 de Lioness est proposé en deux coloris (violet et gris), et commercialisé à 199€ sur son site officiel, ainsi que chez certains revendeurs tiers comme Passage du Désir en France. Un vibromasseur haut de gamme qui s’illustre surtout par son application dédiée.

Découvrir le Rabbit 2.0 de Lioness

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Notre avis

Sans révolutionner notre approche de la sexualité, le Rabbit 2.0 de Lioness est une expérience innovante, de celles qui manquent en matière de sexualité. Le vibromasseur en lui-même n’est pas franchement mémorable, mais son application vaut largement le détour. Notre seul regret est finalement que cette dernière ne soit pas compatible avec les jouets de marques tierces.
Note : 7  /  10

Les plus

  • Son application dédiée
  • La facilité de synchronisation avec un smartphone

Les moins

  • Vibrations trop superficielles
  • Ergonomie correcte, mais sans plus
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