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[TEST] Sacred 3 : De la renaissance au sacrifice, il n’y a qu’un pas [PC]

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Habituellement, l’usage veut que lorsque l’on utilise le nom d’une licence pour en générer une suite, on conserve avec les précédents épisodes de ladite licence un…

Habituellement, l’usage veut que lorsque l’on utilise le nom d’une licence pour en générer une suite, on conserve avec les précédents épisodes de ladite licence un minimum de proximité. Une règle dont les studios Keen semblent s’être totalement affranchis pour Sacred 3, au grand dam des amateurs de la série.

Screen Sacred 3 04

Vous l’aurez compris à la teneur de cette courte introduction, et contrairement à ce que suggère sa dénomination, Sacred 3 ne se place en rien dans la continuité des deux premiers Sacred. Et bien que le décor de ce nouvel opus se trouve toujours être l’univers médiéval fantastique d’Ancaria, les dénominateurs communs entre cette « suite », et les deux hack’n slash autrefois développés par les studios Ascaron Entertainement, se limitent au mieux à quelques lointaines références scénaristiques. A côté de cela, le monde résolument ouvert et chatoyant qui faisait la particularité de la série, au milieu des Diablo et autres Torchlight, a totalement disparu. Exit, également, les notions de loot foisonnant et de crafting, qui permettaient de faire progresser son personnage et de le parer des atours magiques les plus puissants. Enterrée, enfin, cette connotation très « PC » qui collait à la peau de la licence : les contrôles claviers/souris de ce troisième volet n’ont ainsi fait l’objet d’aucun effort particulier (comprenez que cette partie a été bâclée, hein), tandis que le panneau des réglages graphiques se contente du minimum syndical : 4 ou 5 paramètres, pas plus.

Screen Sacred 3 01Du coup, vous allez surement vous demander : si Sacred 3 n’a hérité d’aucun patrimoine des épisodes qui l’ont précédé, à quoi peut-on aujourd’hui se référer pour le définir ? La réponse est malheureusement aussi simple que cinglante : à n’importe quel beat’em all bourrin et répétitif, qui aurait vu le jour ces dix dernières années. Oh, je vous vois venir : vous vous dites sans doute que votre serviteur était de ceux qui avaient apprécié les deux premiers opus tels qu’ils avaient été développés, et qu’il n’attendait rien de moins de cette nouvelle aventure qu’une belle réplique améliorée… Certes, je l’avoue, cet audacieux changement de cap ne m’a pas enchanté outre mesure. Mais au-delà de l’argument massue « c’était mieux avant », force est de reconnaître que Sacred 3 demeure un titre assez creux, et dont la principale originalité résidera dans le véritable culte qu’il voue à l’art du recyclage.

Screen Sacred 3 03Jugez plutôt : après avoir choisi un avatar parmi cinq archétypes d’un classicisme à mourir, le joueur devra éliminer des hordes d’adversaires pour récolter or et expérience. Ce faisant, il fera avancer un scénario famélique, et quelques maigres pouvoirs. Il débloquera également des armes, dont les esprits incarnés lui donneront accès à des passifs plus ou moins intéressants. Et… C’est tout… Les mécaniques RPG, en plus d’être peu originales, demeurent simplifiées à l’extrême, et outre l’absence de loot (en dehors de quelques orbes d’énergie ou de vie), la notion d’ouverture du côté du développement du personnage est elle aussi aux abonnés absents. Derrière, les défis qui vous seront confiés n’offriront guère plus de raisons de se réjouir : du niveau un au niveau vingt-cinq, on retrouvera toujours les mêmes archétypes d’adversaires, qui utiliseront toujours les mêmes tactiques. De même que les niveaux à traverser se décomposeront toujours de la même manière : longs couloirs clairsemés de pièges redondants, et débouchant sur des salles ou de petites zones en extérieur, dans lesquelles nous attendrons des hordes de monstres, qu’il nous faudra dépecer sans la moindre finesse pour arriver au couloir suivant, ou au boss final… The King of Dragons, pour ne citer que lui, faisait exactement la même chose en mode scrolling horizontal, il y a déjà un peu plus de vingt ans.

Screen Sacred 3 07Même sur la forme, le titre a du mal à convaincre : il est pourtant impeccablement réalisé, nos aventures intégrant pléthores d’animations décoratives, d’effets de particules, ou pyrotechniques. Un point plutôt appréciable, quand on se souvient du faible niveau de finition des précédents épisodes. Malheureusement, ce que l’on gagne en plaisir visuel et en stabilité, on le perd en ambiance sonore. Notre parcours sera ainsi ponctué de commentaires incessants sur nos performances, commentaires dont la qualité n’aura rien à envier aux dialogues de certaines productions AB. En outre, cet « humour » omniprésent, qui ira du franchement graveleux au potache bas de gamme, apparaîtra comme en décalage total avec l’ambiance visuelle, ou le contexte de fin du monde que le scénario entend nous vendre. Finalement, la seule chose positive qui ressortira de Sacred 3, outre sa plastique, sera son rythme. De ce côté-là, rien à dire : les pouvoirs et mouvements de notre héros s’enchaînent de manière fluide et efficace, pour peu que l’on utilise un pad.

Screen Sacred 3 05En tant que hack’n slash, Sacred 1 et 2 n’étaient certainement exempts de défauts ou de bugs, mais ils avaient le mérite de dégager une certaine identité. Sacred 3 n’en a aucune, et s’inscrit dans la droite ligne de ces beat’em all répétitifs et sans saveur que l’on croisera furtivement au détour d’une session de soldes compulsives sur Steam, et qu’on se félicitera de ne pas avoir acheté plein pot, après quelques heures de pratique.

Sacred 3, 49,99 euros sur PC (Steam), Xbox 360, et PS3

Habituellement, l’usage veut que lorsque l’on utilise le nom d’une licence pour en générer une suite, on conserve avec les précédents épisodes de ladite licence un minimum de proximité. Une règle dont les studios Keen semblent s’être totalement affranchis pour Sacred 3, au grand dam des amateurs de la série.

Screen Sacred 3 04

Vous l’aurez compris à la teneur de cette courte introduction, et contrairement à ce que suggère sa dénomination, Sacred 3 ne se place en rien dans la continuité des deux premiers Sacred. Et bien que le décor de ce nouvel opus se trouve toujours être l’univers médiéval fantastique d’Ancaria, les dénominateurs communs entre cette « suite », et les deux hack’n slash autrefois développés par les studios Ascaron Entertainement, se limitent au mieux à quelques lointaines références scénaristiques. A côté de cela, le monde résolument ouvert et chatoyant qui faisait la particularité de la série, au milieu des Diablo et autres Torchlight, a totalement disparu. Exit, également, les notions de loot foisonnant et de crafting, qui permettaient de faire progresser son personnage et de le parer des atours magiques les plus puissants. Enterrée, enfin, cette connotation très « PC » qui collait à la peau de la licence : les contrôles claviers/souris de ce troisième volet n’ont ainsi fait l’objet d’aucun effort particulier (comprenez que cette partie a été bâclée, hein), tandis que le panneau des réglages graphiques se contente du minimum syndical : 4 ou 5 paramètres, pas plus.

Screen Sacred 3 01Du coup, vous allez surement vous demander : si Sacred 3 n’a hérité d’aucun patrimoine des épisodes qui l’ont précédé, à quoi peut-on aujourd’hui se référer pour le définir ? La réponse est malheureusement aussi simple que cinglante : à n’importe quel beat’em all bourrin et répétitif, qui aurait vu le jour ces dix dernières années. Oh, je vous vois venir : vous vous dites sans doute que votre serviteur était de ceux qui avaient apprécié les deux premiers opus tels qu’ils avaient été développés, et qu’il n’attendait rien de moins de cette nouvelle aventure qu’une belle réplique améliorée… Certes, je l’avoue, cet audacieux changement de cap ne m’a pas enchanté outre mesure. Mais au-delà de l’argument massue « c’était mieux avant », force est de reconnaître que Sacred 3 demeure un titre assez creux, et dont la principale originalité résidera dans le véritable culte qu’il voue à l’art du recyclage.

Screen Sacred 3 03Jugez plutôt : après avoir choisi un avatar parmi cinq archétypes d’un classicisme à mourir, le joueur devra éliminer des hordes d’adversaires pour récolter or et expérience. Ce faisant, il fera avancer un scénario famélique, et quelques maigres pouvoirs. Il débloquera également des armes, dont les esprits incarnés lui donneront accès à des passifs plus ou moins intéressants. Et… C’est tout… Les mécaniques RPG, en plus d’être peu originales, demeurent simplifiées à l’extrême, et outre l’absence de loot (en dehors de quelques orbes d’énergie ou de vie), la notion d’ouverture du côté du développement du personnage est elle aussi aux abonnés absents. Derrière, les défis qui vous seront confiés n’offriront guère plus de raisons de se réjouir : du niveau un au niveau vingt-cinq, on retrouvera toujours les mêmes archétypes d’adversaires, qui utiliseront toujours les mêmes tactiques. De même que les niveaux à traverser se décomposeront toujours de la même manière : longs couloirs clairsemés de pièges redondants, et débouchant sur des salles ou de petites zones en extérieur, dans lesquelles nous attendrons des hordes de monstres, qu’il nous faudra dépecer sans la moindre finesse pour arriver au couloir suivant, ou au boss final… The King of Dragons, pour ne citer que lui, faisait exactement la même chose en mode scrolling horizontal, il y a déjà un peu plus de vingt ans.

Screen Sacred 3 07Même sur la forme, le titre a du mal à convaincre : il est pourtant impeccablement réalisé, nos aventures intégrant pléthores d’animations décoratives, d’effets de particules, ou pyrotechniques. Un point plutôt appréciable, quand on se souvient du faible niveau de finition des précédents épisodes. Malheureusement, ce que l’on gagne en plaisir visuel et en stabilité, on le perd en ambiance sonore. Notre parcours sera ainsi ponctué de commentaires incessants sur nos performances, commentaires dont la qualité n’aura rien à envier aux dialogues de certaines productions AB. En outre, cet « humour » omniprésent, qui ira du franchement graveleux au potache bas de gamme, apparaîtra comme en décalage total avec l’ambiance visuelle, ou le contexte de fin du monde que le scénario entend nous vendre. Finalement, la seule chose positive qui ressortira de Sacred 3, outre sa plastique, sera son rythme. De ce côté-là, rien à dire : les pouvoirs et mouvements de notre héros s’enchaînent de manière fluide et efficace, pour peu que l’on utilise un pad.

Screen Sacred 3 05En tant que hack’n slash, Sacred 1 et 2 n’étaient certainement exempts de défauts ou de bugs, mais ils avaient le mérite de dégager une certaine identité. Sacred 3 n’en a aucune, et s’inscrit dans la droite ligne de ces beat’em all répétitifs et sans saveur que l’on croisera furtivement au détour d’une session de soldes compulsives sur Steam, et qu’on se félicitera de ne pas avoir acheté plein pot, après quelques heures de pratique.

Sacred 3, 49,99 euros sur PC (Steam), Xbox 360, et PS3

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