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Le gouvernement dit non au blocage par défaut des sites pornographiques

La secrétaire d’État à la famille, Laurence Rossignol, rattachée au ministère des Affaires sociales, a fait savoir que le blocage des sites pornographiques par la FAI…

La secrétaire d’État à la famille, Laurence Rossignol, rattachée au ministère des Affaires sociales, a fait savoir que le blocage des sites pornographiques par la FAI pour protéger les plus jeunes n’était pas une mesure envisagée par le gouvernement.

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Haro sur le porno ! Ce mantra venu du Royaume-Uni ne passera pas par la France, qui se refuse à appliquer le blocage par défaut des sites pornographiques grâce au concours des FAI.

Interrogé par le député du Nord Jean-Jacques Candelier sur ses intentions face « à ce fléau », le gouvernement a donc répondu sans détour. Que ce soit pour la mise en place d’un « code d’accès » à ces sites ou leur blocage par défaut.

Tout en reconnaissant que le développement des technologies « a indéniablement facilité l’accès des enfants et adolescents à des contenus inappropriés », le gouvernement rappelle que l’arme « la plus efficace et la plus complète » reste encore les logiciels de contrôle parental, qui malheureusement « ne sont pas assez ou mal utilisés ».
S’il revient aux pouvoirs publics d’en faire la publicité et de mener des campagnes de sensibilisation, l’accès ou non à ce type de contenus ne doit pas lui revenir, pas plus qu’à des acteurs privés tels que les FAI. Un accord signé en 2005 entre ces derniers et le ministère prévoit que les FAI « fournissent gratuitement à leurs abonnés un logiciel de contrôle parental performant et évolutif ». Accord étendu aux opérateurs télécoms.

Le blocage des sites sans intervention préalable d’un juge est prévu en France, mais pour ceux à caractère pédopornographiques ou faisant l’apologie du terrorisme. Cette mesure a néanmoins soulevé nombre de polémique, notamment à cause de l’absence du juge.

Il n’est donc pas question de prendre exemple sur le Royaume-Uni qui a fait de la lutte contre les contenus pornographiques et pédopornographiques son cheval de bataille. Ainsi, le blocage des sites pornographiques « par défaut » est appliqué depuis 2014, mais l’efficacité de certains filtres anti-porno avait suscité la polémique.

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crédits : AFP-Jacques Demarthon

Dans sa réponse, le gouvernement et le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des droits des femmes, chargée de la famille, de l’enfance, des personnes âgées et de l’autonomie (vous pouvez respirer) tiennent à « réaffirmer les principes du droit existant : face aux contenus illicites ou inadaptés pour des enfants des dispositions doivent être prises, dans le respect des libertés individuelles et en confortant la place du juge en matière de blocage de sites ».

Pointant ainsi les limites de la « solution » britannique et ses inconvénients majeurs :

– elle s’avère techniquement très difficile à mettre en oeuvre, particulièrement pour les sites étrangers, les plus nombreux et les plus consultés ;

– la mise à jour de la liste des sites interdits et les critères de choix posent également question ;

– les stratégies de contournement de l’interdiction peuvent aisément être élaborées alors qu’a contrario des sites de prévention et d’éducation sexuelle pourraient eux aussi devenir inaccessibles.

L’Europe semble d’ailleurs sur la même longueur d’onde puisqu’un document confidentiel ayant fuité suggérait de laisser le choix du contrôle parental à l’utilisateur, contrairement aux souhaits du Premier ministre britannique David Cameron.

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20 commentaires
  1. Aucun courage comme d’habitude. Dès que le politicien est directement concerné par la mesure, il fait un pas en arrière. Car oui, tout le monde va sur des sites porno.

    1. Comme dit dans l’article, ce n’est pas le rôle de l’Etat de bloquer ça, et que ce rôle reviens au parent avec les logiciels de contrôle parental …

    2. Toi aussi tu rêves d’un monde où tout est contrôler par le gouvernement, où que chaque adulte est considéré comme un enfant que l’on doit éduquer même contre sa volonté.
      Devine ce qui se passe quand on déresponsabilise le rôle des parents et que l’ont laisse d’autre personne le gérer à leur place.

    3. Aucun courage? Donc pour vous il fallait appliquer une loi dans ce style? Quels sont vos raisons?

      Là c’est le porno mais dans ce cas, bientôt les foyers ayant un enfant de -12ans auront des programmes “Spécial TV -12ans” diffusés par les FAI rendu obligatoire par l’Etat, et quand l’enfant aura 12ans + alors l’offre passera à “Spécial TV -16ans”.
      C’est la même logique. Ils pourraient être choqué de voir un zombie, une bombe etc..

      Si vous râlez pour quelque chose que l’Etat n’a pas voulu mettre en place mais que vous avez la possibilité de le faire par vous même je ne vois pas ou est le soucis.

  2. “le gouvernement rappelle que l’arme « la plus efficace et la plus complète » reste encore les logiciels de contrôle parental”

    Ah? Je pensais que c’était l’éducation o.o

    1. Personnellement je me considère comme très bien éduqué mais ça ne m’a jamais empêché d’aller sur des sites porno…

  3. C’est vrai que la pornographie reste le mal le plus absolu de la société, et fait des milliers de victimes chaque jour.
    Plus sérieusement, je ne comprends pas où est le problème dans le fait que des gamins consultent des sites porno. Ça ne nui à personne contrairement à la drogue / alcool / armes à feu…
    N’en déplaise aux bien-pensants.

    1. Le problème n’étant pas forcément que TOUS les gosses accèdent au porno mais que certain puisse tomber dessus et être choquer ou pensé que le sexe c’est comme ça dans la vie etc…
      C’est pour ça que comme plus haut je pense aussi que le meilleur rempart contre le porno c’est l’éducation et non un quelconque logiciels.

      1. De toute manière la question n’a pas lieu d’être puisqu’il est techniquement impossible de bloquer des sites web donnés sans fermer le pays d’Internet.

      1. Le porn ne fait pas de ravage, c’est l’abus et le fait d’associer porno et réalité qui fait des ravages.
        Ce n’est pas l’alcool qui fait des ravages, c’est l’abus d’alcool. Ce n’est pas la voiture qui est dangereuse c’est de conduire trop vite ou dans un état dangereux

  4. La meilleur protection est l’éducation point ce n’est pas en interdisant quelque chose que sa règle le problème. Suffit d’expliquer au enfant la différence en le porno et la réalité. Et puis faut pas se voiler la face en pensant que si on lui empêche l’accès à la maison et sur son téléphone qu’il ne vas pas en voir par d’autre moyens…

    1. La meilleure protection est l’éducation point, ce n’est pas en interdisant quelque chose que sa ça règle le problème. Suffit d’expliquer aux enfants la différence entre le porno et la réalité. Et puis faut pas se voiler la face en pensant que si on lui leur empêche l’accès à la maison et sur son leur téléphone qu’ils ne vas vont pas en voir par d’autres moyens…

  5. Heureusement. Car à toujours plus en demander aux FAI cela finirai par les transformer en police politique et en leur appliquant des taxes (pourquoi pas hein) ils deviendraient aussi des agents collecteurs au profit du fisc. Ce n’est pas leur rôle.

  6. Incroyable, des politiques ont réfléchi ! Comme quoi, dès qu’on parle de fric ou de cul, les cerveaux se mettent en marche. Bizarrement, l’argument “c’est difficile à mettre en place techniquement” est valable ici alors qu’il ne l’était pas lors des débats sur Hadopi… Bref, oui à l’arrêt de l’ingérence de l’Etat dans les tâches qui reviennent aux parents. Si l’Etat commence à essayer de contrôler des pans de l’éducation parentale lui-même, il dédouane les parents de leur responsabilité lorsqu’ils échouent. L’éducation sexuelle est une affaire avant tout parentale, et le contrôle de l’accès au porno aussi.

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