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Cambridge Analytica : Facebook sous le coup d’une amende au Royaume-Uni

Le régulateur britannique souhaite sanctionner Facebook pour violation de la loi sur la protection des données en marge du scandale Cambridge analytica. L’amende a été fixée à 500 000 livres.

L’heure n’est pas encore à l’épilogue pour Facebook dans l’affaire Cambridge Analytica. Le United Kingdom’s Information Commissioner’s office (ICO), soit l’équivalent britannique de la CNIL, a infligé une amende préliminaire de 500 000 livres sterling, environ 566 000 euros, au réseau social leader dans le monde pour avoir manqué à son devoir de protection de la vie privée de ses membres et de transparence quant à la manière dont ces données étaient collectées par des tiers.

Un montant susceptible d’évoluer en fonction des discussions qui auront lieu entre le géant américain et les régulateurs britanniques. Une décision finale sera prise par la suite.

Protection et transparence

Cette sanction s’inscrit dans le cadre de l’enquête lancée par l’ICO en février dernier en marge de l’affaire Cambridge analytica. Il s’agissait de déterminer alors si des interférences avaient eu lieu lors du référendum sur le Brexit de juin 2016, comme cela avait été un temps évoqué.

Dans son communiqué publié mardi, l’ICO indique que l’enquête (dont voici le rapport d’étape) « a conclu que Facebook avait enfreint la loi en omettant de protéger les données personnelles. Elle a également constaté que l’entreprise n’a pas fait preuve de transparence quant à la façon dont les données des personnes ont été recueillies par d’autres ».

Un pourboire pour Facebook

Quoi qu’il en soit, ce montant, le maximum autorisé par l’organisme, est dérisoire au regard des milliards de dollars brassés par la firme chaque année. La sanction s’inscrit dans une démarche « symbolique », comme le concède la commissaire à l’information Elizabeth Denham :

Les amendes et les poursuites punissent les mauvais acteurs, mais mon véritable objectif est d’apporter des changements et de rétablir la confiance dans notre système démocratique.

« Nous sommes à la croisée des chemins, a-t-elle expliqué. La confiance et la foi en l’intégrité de nos processus démocratiques risquent d’être perturbées parce que l’électeur moyen n’a pas idée de ce qui se passe en coulisse. Les nouvelles technologies qui utilisent l’analyse des données pour cibler les gens donnent aux campagnes politiques la possibilité d’entrer en contact avec les électeurs. Mais cela ne peut se faire au détriment de la transparence, de l’équité et du respect de la loi. »

Bientôt d’autres recours ?

Facebook devrait « bientôt » répondre aux conclusions de l’ICO a confirmé Erin Egan, chargée des questions de vie privée chez Facebook.

« Nous avons travaillé en étroite collaboration avec l’ICO dans son enquête sur Cambridge Analytica, tout comme nous l’avons fait avec les autorités des États-Unis et d’autres pays », a-t-elle assuré. Avant de dérouler un mea culpa déjà entendu : « Nous aurions dû faire davantage […] et prendre des mesures en 2015 ».

Pour rappel, Facebook est accusé d’avoir, par sa négligence et son laxisme, permis à la société d’analyse de données politiques Cambridge Analytica de siphonner les données personnelles de plus de 87 millions d’utilisateurs pour aider la campagne électorale de Donald Trump.

La plateforme s’est depuis maintes fois excusée, notamment devant le Congrès américain, et a annoncé des mesure(tte)s visant à rectifier le tir. Mais la pilule reste difficile à digérer, notamment pour les régulateurs et autres autorités de contrôle. D’autres enquêtes et recours pourraient bientôt suivre.

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3 commentaires
  1. perso je ne comprend pas pourquoi ils ont une amande, c’est un peu leur business model de donner accès aux info perso des utilisateurs.. Avec Cambridge analitica le seul souci c’est qu’ils ont eu accès aux donnée sans rien payer.

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