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Pourquoi la jeunesse chinoise aspire à « rester couchée »

La jeunesse chinoise ne veut pas du rythme de travail éreintant de ses ainés et préfère “rester couchée”. Une nouvelle philosophie qui intrigue l’Empire du Milieu où la culture du travail acharné a longtemps été défendue.

Si certaines personnalités politiques françaises ont fait campagne avec le slogan “Travailler plus pour gagner plus”, de jeunes Chinois préfèrent “rester allongés” pour vivre mieux. Le phénomène intrigue la Chine et prend de l’ampleur chez les moins de 30 ans, comme le rapporte Le Monde. Contrairement à leurs parents, la jeune génération semble de moins en moins en phase avec la culture du travail acharné, régulièrement vanté par des figures du pays comme Jack Ma (dirigeant d’Alibaba) ou les fondateurs de Huawei (Ren Zhengfei) ou Tencent (Pony Ma). La réussite de ces géants est également celle du rythme de travail 996, en référence au fait de travailler de 9 heures à 21 h (9 heures du soir), six jours par semaine.

Très en vogue dans les entreprises chinoises du numérique, le modèle peine à séduire les jeunes Chinois. Ces derniers ont d’autres aspirations et ils sont de plus en plus nombreux à s’opposer aux pressions sociales liées à la culture du travail. « Il y a dix ans, les candidats à l’embauche nous interrogeaient sur les possibilités de faire des heures sup. Aujourd’hui, ils nous demandent s’ils pourront prendre des congés sans solde », explique au site Le Monde Julie Laulusa, directrice générale du cabinet d’audit français Mazars, en Chine.

Heures supplémentaires ou qualité de vie ? La question elle est vite répondue

La priorité de certains jeunes Chinois n’est pas de faire des heures supplémentaires pour gagner plus, un changement de philosophie de vie qui surprend la Chine. Plusieurs éléments peuvent expliquer cette nouvelle tendance à contre-courant avec la politique chinoise, à commencer par l’évolution économique du pays. La jeune génération souffre moins de la pauvreté et profite de la politique de l’enfant unique. La génération Z est la  “première à avoir connu l’abondance” et cela change sa vision du monde du travail. Cette nouvelle approche est aussi le résultat d’une vie différente de celles de leurs parents, avec des difficultés pour accéder ou acheter un logement. Un phénomène qui concerne d’autres pays développés, dont la France.

Face à ces difficultés, la jeunesse chinoise devient peu à peu adepte du “tang ping” que l’on peut traduire par “rester couché”. Le terme a notamment gagné en popularité sur le forum Baidu Tieba et à même droit à sa fiche Wikipédia en français. Pour décrire ce mode de contestation silencieux qui s’éloigne du système capitaliste, un internaute chinois avait publié un  “Manifeste du tang ping”. “Comme il n’y a jamais eu de courant idéologique prônant la subjectivité humaine dans notre pays, je vais en créer un moi-même : m’allonger est mon sage mouvement. Ce n’est qu’en s’allongeant que l’homme peut devenir la mesure de toute chose”, expliquait Luo Huazhong dans des propos rapportés par Courrier international.

Les autorités chinoises s’inquiètent

Loin du modèle défendu par le président Xi Jinpin, le mouvement inquiète jusqu’au plus haut du sommet de l’État. Les autorités chinoises prennent le sujet au sérieux et veulent éviter que la jeunesse chinoise “reste couchée”. À long terme, le South China Morning Post explique que le phénomène pourrait peser sur la consommation et la croissance chinoises, mais aussi faire chuter encore un peu plus le taux de natalité.

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Source : Le Monde

5 commentaires
  1. 3 choses:
    – “21 h (9 heures du soir)”. Le niveau des lecteurs a baissé à ce point, qu’il faille traduire l’heure ?
    – Il n’y a pas qu’en Chine que les “jeunes” mettent de côté leur boulot pour se concentrer sur leur nombril. Je ne sais pas si, comme l’article le prétend, c’est une insouciance liée à l’abondance. Peut-être pensent-ils que leurs économies éventuelles et leurs crédits seront effacés lorsqu’arriveront les crises qu’on leur promet depuis leur enfance. Quoi qu’il en soit, ce “nouveau monde” est très individualiste, et s’intéresse plus à ses droits qu’à ses devoirs.
    – Contrairement aux pays occidentaux, la Chine sera capable de mettre en place des camps de rééducation s’ils veulent résoudre le problème. Nous, on se jettera encore des “il ne faut pas stigmatiser” et des “ce sont des fainéants” dans 20 ans.

  2. @Antinoüs
    Bien vu. Quand je pense à tous ces branleurs de votre âge qui ont instauré les 5 semaines de congés payés et les 39h, puis les 35h. Les parents et grands parents des jeunes d’aujourd’hui sont des branleurs nombrilistes dotés d’une arrogance incroyable.

  3. @Bob
    Ne vous trompez pas de combat: ce que vous citez ne se serait pas fait sans un mouvement syndical fort et une politique volontaire.
    Quelle est la force des syndicats maintenant? Aucun ne vous dira qu’il est facile de mobiliser les jeunes.
    Quel est l’état de la politique dans nos pays? Je vous laisse juge, mais regardez le taux de mobilisation par tranche d’âge.

    Le comportement auquel je fais référence: les gens ont de plus en plus tendance à faire ce qu’ils veulent, sans respecter les règles ni les autres et refusent toute forme autorité et de contrainte. Poussez-vous, j’existe.
    Je vous accorde que le travail n’est pas une fin en soi et qu’il serait sain d’envisager une refondation (qui n’arrivera peut-être jamais, soyons réalistes), mais le comportement que je dénonce, et qui n’est pas sans rappeler un peu les années fric, n’est pas propice aux avancées que vous citez.

  4. @Antinoüs hahaha non pas du tout, juste des gros branleurs qui se sont motivés et réunis pour foutre la merde dans le pays afin de pouvoir rien foutre. Au passage ils ont affaiblit le pays et contribués à sa désindustrialisation massive et ruiner l’avenir des générations futures pour leur petit confort personnel temporaire.

    “les gens ont de plus en plus tendance à faire ce qu’ils veulent, sans respecter les règles ni les autres et refusent toute forme autorité et de contrainte.” HAHAHAHHAHA mais quelle blague… Tu dois approcher des 120 ans pour dire que les gens de 68 sont les jeunes d’aujourd’hui.

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