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Grâce à l’IA, Nvidia vaut désormais plus cher qu’Amazon et Alphabet

En s’imposant comme une plaque tournante incontournable de l’écosystème IA, Nvidia est devenue la quatrième entreprise la plus valorisée au monde. Une tendance qui devrait persister au moins à court terme, en attendant l’explosion éventuelle de ce que certains considèrent comme une immense bulle économique.

Selon Bloomberg, le fondeur Nvidia vient de dépasser deux poids lourds financiers américains en termes de capitalisation boursière, et ce en moins de deux jours. L’entreprise pèse désormais 1 830 milliards de dollars (1 704 milliards d’euros) en bourse. Plus qu’Alphabet, la maison-mère du tout puissant Google, et Amazon, la pièce maîtresse de l’empire commercial fondé par Jeff Bezos. Le géant vert devient ainsi la quatrième entreprise la plus valorisée au monde, derrière Microsoft, Apple et le groupe pétrolier saoudien Aramco. Depuis le 15 février 2023, le prix de l’action est passé de 225 à 732 dollars, soit une augmentation de 225 % en un an à peine.

Cet immense succès, Nvidia le doit en grande partie à sa place unique dans le paysage de la tech. Alors que tous les cadors de l’industrie se livrent une gigantesque course à l’IA, Nvidia a réussi à s’imposer comme la plaque tournante numéro un de cette niche, notamment grâce à ses fameux GPU A100 et surtout H100.

Le hardware, le nerf de la guerre de l’IA

Ces GPU conçus pour l’informatique haute performance (HPC) offrent une puissance de traitement très importante, et sont construits sur une architecture qui les rend particulièrement performantes pour toutes les applications qui relèvent du machine learning. Il s’agit de matériel si puissant qu’aucun autre produit ne peut rivaliser sur ce terrain à l’heure actuelle. Par conséquent, Nvidia jouit d’un quasi-monopole, avec environ 80 % de part de marché sur le hardware IA de pointe.

Résultat : tous les cadors qui développent des systèmes d’IA générative de plus en plus performants se les arrachent à prix d’or. Microsoft, Amazon ou encore OpenAI, l’entreprise à l’origine de l’incontournable ChatGPT, n’hésitent pas à débourser des dizaines de milliers de dollars par unité en espérant prendre de l’avance sur ce marché exceptionnellement dynamique. Par exemple, Mark Zuckerberg, le dirigeant de Meta, a récemment annoncé son intention de développer une intelligence artificielle générale, et que son entreprise espérait disposer d’environ 350 000 H100 d’ici la fin de l’année pour avancer dans cette direction.

Et ce n’est peut-être qu’un début. Nvidia s’apprête à commercialiser un nouveau modèle sobrement baptisé H200. Il sera encore plus performant que son prédécesseur, avec 80 % de mémoire supplémentaire et un gain de bande passante d’environ 40 %. À moins que leur prix soit absolument rédhibitoire, on peut donc s’attendre à ce que ces GPU se vendent également comme des petits pains.

Pour s’affranchir de cette dépendance, plusieurs entreprises comme Tesla et OpenAI cherchent désormais à développer leurs propres puces spécialisées dans l’IA. Mais là encore, les troupes de Jensen Huang ont eu le nez creux. Au début du mois, Reuters a révélé qu’Nvidia avait investi plusieurs dizaines de milliards dans une nouvelle unité dédiée à la conception de puces IA personnalisées. Cela signifie que même si ses clients souhaitent produire leur propre matériel, la firme pourrait quand même se tailler une part du gâteau.

L’IA au cœur d’une bulle économique ?

En revanche, le titan des GPU devra aussi faire face à une concurrence de plus en plus féroce. Nvidia dispose encore d’une avance substantielle à l’heure actuelle. Mais les autres fondeurs ont bien compris qu’il devenait urgent de prendre le train en marche pour ne pas la laisser dominer cet écosystème ad vitam aeternam. Intel et AMD, par exemple, sont en train de développer des produits qui pourraient tenir la dragée haute aux H200.

Il conviendra donc de garder un œil sur ce bras de fer dans le monde du hardware. Mais les enjeux ne sont pas seulement techniques. Certains analystes estiment que l’énorme succès actuel d’Nvidia repose sur une bulle économique, dans un contexte où l’intelligence artificielle est très à la mode et donc particulièrement attractive pour les investisseurs. D’autres restent convaincus que nous n’en sommes qu’au début d’une immense révolution générationnelle qui va peser de plus en plus lourd dans les finances de la Big Tech. Rendez-vous d’ici quelques années pour les premiers éléments de réponse.

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Source : Bloomberg

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