Passer au contenu

Critique S.O.S. Fantômes : l’héritage – La suite que les fans attendaient ?

Sorti en 1984, S.O.S. Fantômes est devenu un film culte dont la réussite artistique n’a jamais réussi a être réitérée. Ni par sa suite directe en 1989, ni par le reboot féminin de 2016. C’est au tour du fils du réalisateur original de tenter l’expérience, bien décidé à assumer son héritage.

« Who you gonna call ? ». Que vous soyez bilingues ou non, vous connaissez forcément la réponse à cette question posée par la chanson iconique de Ray Parker Jr. « Ghostbusters ! », ou S.O.S. Fantômes chez nous, est un film réalisé par Ivan Reitman au début des années 80 qui a marqué plusieurs générations. Après une tentative malheureuse de ressusciter la franchise au féminin, c’est Jason Reitman, réalisateur de Juno ou encore The Front Runner, qui s’empare de la licence avec un seul objectif : rendre hommage au travail de son père.

@ Sony Pictures

S.O.S. Fantômes : l’héritage se présente ainsi comme une suite du second opus de 1989 et prend place des années plus tard, lorsque la fille et les petits-enfants d’Egon Splenger (incarné par le regretté Harold Ramis, également scénariste des deux films originaux) débarquent dans la petite ville où l’ex-chasseur de fantômes vivait reclus. Très vite, ils se rendent compte que cette retraite n’avait rien d’un hasard et ils vont devoir reprendre le flambeau face à une ancienne menace.

@ Sony Pictures

Il n’y a pas plus compliqué que de relancer une franchise, surtout lorsque les décennies ont fini par convaincre que les débuts de celle-ci sont inégalables. Entre la nécessite de ne pas froisser les fans et le besoin de renouvellement pour plaire à une nouvelle génération, le dosage est particulièrement délicat et on peut citer bon nombre de productions qui s’y sont cassées les dents. Même les succès commerciaux comme Star Wars : Le Réveil de la Force ou Jurassic World ont eu droit à des retours cyniques (et pas forcément injustifiés) sur cet exercice d’équilibriste entre risque de trahison et l’appel du copier-coller. Mais Jason Reitman l’assure lui-même : hors de question de salir l’esprit de S.O.S. Fantômes, d’autant plus que son paternel veillait au grain, souvent à ses côtés sur le plateau de tournage.

@ Sony Pictures

Bref, on nous jure une fidélité assurée et il faut reconnaître que l’entreprise tient ses promesses. Le long-métrage ne peut être vu autrement qu’une immense déclaration d’amour d’un fils au travail de son père, d’un réalisateur aux fans. Loin de l’usage racoleur du passé pour attirer des foules nostalgiques – comme ce fût le cas pour bon nombre de productions récentes surfant vénalement sur les années 80 / 90 -, Reitman junior déborde de sincérité et d’envie quand il convoque les codes de Reitman senior. Le film assume un ADN de passage de témoin, devant comme derrière l’écran, comme pour assurer que les fantômes existeront toujours tant qu’il y aura des personnes pour s’en occuper.

@ Sony Pictures

Plus qu’un échange de flambeau, Ce S.O.S. Fantômes cherche aussi à rendre hommage à celui qui n’est plus en offrant à Harold Ramis, par l’intermédiaire de son personnage, des adieux profondément touchants. La famille Spengler est au cœur du récit et s’il y a bien un domaine où cette suite surpasse l’original, c’est dans son approche profondément humaine. Loin de l’humour du premier, cet Héritage n’a pas peur d’affronter ses émotions et on se laisse gentiment avoir, la larme à l’oeil.

@ Sony Pictures

S.O.S., il y a trop de fantômes

Il semblerait néanmoins que la pression de ne pas décevoir ait trop pris le pas sur la propre ambition créatrice de Jason Reitman. Le long-métrage est ainsi littéralement habité par les fantômes du passé, des vrais ectoplasmes au casting original venu faire un petit coucou. Et alors que les références pullulent (au point où si vous n’avez pas vu le premier film, vous risquez de perdre 80% d’intérêt), on constate qu’aucune scène ne parvient à marquer les esprits si elle ne porte pas l’empreinte de l’original. On n’aime pas une scène pour ce qu’elle apporte à la mythologie, mais pour le facteur nostalgie qu’elle comporte.

@ Sony Pictures

Même dans son versant divertissement, cet S.O.S. Fantômes ne parvient à faire frémir que lorsqu’il ressuscite nos souvenirs. Le casting, aussi compétent soit-il, n’est lui-même que des rappels que oui, Ghostbusters premier du nom était vraiment génial. On en est les premiers surpris, mais on en vient à se dire que le reboot féminin avait au moins le mérite de prendre davantage de risque.

@ Sony Pictures

À force de convoquer le père, le fils en oublie d’exister, préférant se cloisonner dans une zone de confort au sein de laquelle il est sûr de ne pas décevoir. Sentiment ambivalent qui nous habite alors ; celui d’avoir pris un réel plaisir à retrouver le S.O.S. Fantômes avec lequel on a grandi et la frustration de n’y voir qu’un héritage, sans volonté de le dépasser. Sauf peut-être dans une suite ?

@ Sony Pictures

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Notre avis

S.O.S. Fantômes : l'héritage est une déclaration d'amour à un film culte qui plaira assurément aux fans de la première heure, ravis de voir une œuvre si respectueuse. Dans ce qu'il montre et ce qu'il raconte, le long-métrage déborde d'une émotion sincère. Un parfait hommage qui en fait paradoxalement un film imparfait dès lors qu'il s'enferme dans cette prison nostalgique, incapable d'exister au-delà de son rapport à son géniteur, prouvant (définitivement ?) que ce dernier est indépassable.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 6 / 10
5 commentaires
  1. Vous y allez fort la, ok il y a du fan service a fond dans le film mais la prise de risque était dans le reboot féminin !

    J’ai l’impression que vous demandez le beurre et la crémière, l’idée du film est bien de relancer la franchise, donc le fan club est de mise, les prises de risques se feront sur les prochains opus avec le financement du premier.

  2. Autant je peux comprendre qu’on se lasse de certains concepts de film mais il y a des critiques que je ne comprends pas toujours… quand un film prend des risques “on froisse les fans qui râlent et on bash” et quand au contraire un film existe POUR parler aux fans “bah y a trop de fan service et pas de prise de risque, c’est nul !”. Bien évidemment qu’avoir une prise de risque + du fan service et un film qui tient la route, c’est mieux mais tout dépend de l’objectif même du film au départ (et encore faut-il vouloir faire la démarche de comprendre cela).

    Alors attention hein, il y a des films pour fans qui sont nuls tout comme il ya des films qui prennent des risques et qui sont tout aussi nuls… c’est juste qu’il faut, dans ces cas de figure, les regarder sous le prisme de leur ambition initiale, ça évitera les banalités dans les critiques.

  3. C’est curieux comme les critiques ciné du JDG sont systématiquement négatives… vous pouvez nous dire ce que vous aimez ? Le reboot féminin, je ne l’ai pas vu et sa bande annonce non plus ; rien que le casting m’a convaincu de ne pas y aller… et j’ai bien fait je pense. Depuis, Harold Ramis est parti et la franchise a été relancée comme un passage de flambeau familial ; ça donnait beaucoup plus envie ; comme d’hab’ je me suis passé de bande annonce pour éviter tout type de spoil. Je ressors de la séance ravi, j’ai passé un bon moment ; de nostalgie principalement mais cela tient la route et l’hommage au premier SOS Fantômes et à Harold Ramis est réussi ; il n’y avait pas besoin de plus. C’est un film pour les grands qui étaient enfants à la sortie du premier film et pour les enfants de maintenant. Ce film réussit à toucher où il faut et appelle peut-être à développer une franchise mais ce n’est pas forcément l’impression laissée. Il s’appelle SOS Fantômes l’Héritage, ce n’est pas pour rien ; on nous offre ce que l’on avait envie de voir… un film familial pour les petits et les grands à l’approche de Noël, il n’y avait pas besoin de plus.

  4. Voici le ressenti d’un fan inconditionnel du 1:
    Point positifs:[spoiler][/spoiler]
    – L’enzyme glouton mange métal” et les “shamallow” sont vraiment sympas voire drôles , mais sous employés.
    – Quelques paysages très bien filmés.
    – L’apparition de Sigourney Weather (qui reste décidément une des plus belles actrices d’Hollywood, et ce malgré son âge!
    – Les adolescents du film sont les seuls a tirer leur épingle du jeu, mais eux aussi sous employés
    Points négatifs:
    -Les deux plus jeunes protagonistes et hélas ,passables acteurs principaux , absolument insupportables! (tête a claques style “maman j’ai raté l’avion”):Ils savent tout sur tout, tout faire et tout de suite évidemment! (quasiment pas d’apprentissage des armes par exemple…). Et le pompon, c’est qu’ils sont affublées d’ expressions et de répliques d’adulte censés être drôles!C’est bien la tendance du moment!Enfants “adultisés” ultra intelligents,qui peuvent avoir une attitude insolente et méprisante envers les adultes et “sauvent le monde “a eux tout seuls!(dit trois fois dans le film!) … Ils me l’ont bien plombé , merci a eux!
    -Par contre les deux adultes , sont inutiles,infantiles,tournés en ridicule!: Une mère “atone dépassée et mollassonne” , un instit “neuneu, ravi de la crèche” (pauvre Antman)”et une belle technique de drague maladroite et datée , qu’on a plus vu au cinéma depuis les années “80”!…
    -Scenario simpliste et prévisible( passablement et laborieusement calqué sur le 1)
    -Scènes “copiés collés” sur le 1, (surtout le final)… A ce stade, ça n’est plus un héritage c’est du plagiat!
    -Hommage final aux “anciens” : revigorant mais curieusement très gênant,( “gros clin d’œil souligné au marqueur réservé aux fans du 1 et éventuellement du 2)
    Donc,ma conclusion: le fait que se soit le fils Reitman, est d’autant plus inexcusable, car il pouvait,tout en respectant l’œuvre du père,apporter SA propre vision des “Ghostbuster”….Ce qui est hélas loin d’être le cas.Vraiment déçu et selon moi il ne vaut pas mieux que la version précédente “féminisée” de l’équipe …(tien tiens, après des femmes , des enfants…).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *