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L’arrêt de mort de la neutralité du Net aux États-Unis a-t-il été signé par un système frauduleux ?

Un juge fédéral va obliger la Commission américaine à l’origine de la mort de la neutralité du Net à révéler les provenances d’approbations citoyennes potentiellement frauduleuses à deux journalistes. Ces approbations avaient permis de conforter la Commission dans sa décision en 2017-2018.

Crédits : FancyCrave1 / Pixabay.

Le 11 juin 2018, les États-Unis ont officiellement dit adieu à la neutralité du Net. Celle-ci garantissait jusque là qu’aucun fournisseur d’accès Internet (FAI) ne favorise une quelconque entité en termes de trafic ou de volume de données sur la bande passante – donnant à chacune sa chance d’exister sur la Toile. Le gouvernement de Donald Trump, représenté par Ajit Pai à la tête de la Commission fédérale des télécommunications (FCC), a ainsi décidé d’en finir avec ce principe fondateur il y a près de deux ans maintenant. Cette abrogation de la neutralité du Net a débuté après une sollicitation obligatoire des citoyens américains, afin de déterminer si la majorité était en faveur ou non avec ce projet. Très vite, de nombreux médias (dont Gizmodo, qui rapporte l’information actuelle) et analystes se sont aperçus qu’une grande quantité de ces commentaires citoyens pouvaient être “fakes”. Un système frauduleux non-identifié aurait fait en sorte de favoriser une idée anti-neutralité du Net de la part de certaines personnes, sans leur accord, voire de personnes décédées, pour simuler une approbation citoyenne du projet du gouvernement.

Après des mois d’oppositions juridiques, un juge fédéral de Manhattan vient d’accorder le droit à deux journalistes du New-York Times d’éplucher cette immense banque de commentaires citoyens, “fakes” ou non, délivrés au printemps 2017. Le juge a en effet estimé que la loi sur la liberté d’information surpassait ici les droits américains sur la protection des données et de la vie privée numérique. La FCC sera donc obligée de leur laisser accès aux identifiants et aux adresses IP correspondants à chaque commentaire reçu et enregistrés dans ses serveurs. Les journalistes auront ainsi la possibilité de retracer éventuellement leur provenance et d’établir si, oui ou non, une quantité non-négligeable d’entre eux a été généré par un système frauduleux. Le travail d’investigation s’intéressera surtout à clarifier certaines théories. À plusieurs reprises, la FCC aurait invoqué le fait que ses serveurs avaient été hackés quand d’autres sources soulignent une simple surcharge de connexions. Certaines sources estiment aussi qu’un demi-million de commentaires proviendraient de Russie, dans le simple but de faire pencher la balance en faveur de la non-neutralité du Net.

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