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Caméras thermiques contre le coronavirus : la CNIL “appelle à la vigilance”

Le déconfinement s’accompagne aujourd’hui d’une multiplication de dispositifs de surveillance sanitaire. Des caméras s’installent progressivement dans les lieux publics et les entreprises pour évaluer la température des individus ou le respect de la distanciation et du port du masque. La CNIL s’en inquiète et explique pourquoi.

Crédits : Peggy_Marco / Pixabay.

StopCovid n’est pas le seul sujet de débat, en rapport avec la pandémie actuelle de COVID-19, à la CNIL. La Commission nationale de l’informatique et des libertés – chargée de faire respecter les droits des citoyens français en matière de données personnelles – appelle aujourd’hui à la vigilance concernant la multiplication des caméras thermiques et “intelligentes” pour des raisons sanitaires. Comme elle l’explique dans un communiqué officiel, certains dispositifs envisagés ou déjà installés ne respectent pas, selon elle, “le cadre légal applicable à la protection des données personnelles.” Elle s’inquiète notamment du fait que “l’usage des caméras ‘intelligentes’ n’est aujourd’hui pas prévu par un texte spécifique.”

“Leur développement incontrôlé présente le risque de généraliser un sentiment de surveillance chez les citoyens, de créer un phénomène d’accoutumance et de banalisation de technologies intrusives, et d’engendrer une surveillance accrue, susceptible de porter atteinte au bon fonctionnement de notre société démocratique”, explique à juste titre la CNIL. Dans son communiqué, elle insiste surtout sur le fait qu’en matière de santé, il est nécessaire “d’apporter un encadrement textuel adéquat”, qui précise quelles données sensibles sont éventuellement traitées et justifie pourquoi le droit d’opposition ne peut s’appliquer dans l’espace public.

De Renault à Amazon, en passant par le métro

Un nombre croissant d’entreprises et de lieux publics font aujourd’hui appel à des caméras thermiques pour contrôler la température des employés ou des passants. L’idée est de déceler si l’un d’eux souffre d’une fièvre qui pourrait suggérer qu’il est malade de la COVID-19. Comme le rappelle BFM Tech, c’est notamment le cas chez Renault sur son site de Flins dans les Yvelines, dans certains entrepôts d’Amazon ou à l’aéroport Paris-Charles-De-Gaulle. D’autres sociétés et institutions, comme à la station Châtelet-Les-Halles à Paris ou la ville de Cannes, utilisent même des caméras intelligentes qui détectent le bon port du masque. Non seulement ces dispositifs peuvent constituer une menace pour la vie privée des citoyens, mais certains ne sont, en plus, pas infaillibles. Ces derniers, en particulier les caméras thermiques, peuvent identifier des faux-positifs (la fièvre n’étant pas un symptôme exclusif de la COVID-19) et des faux-négatifs (l’infection au coronavirus SARS-CoV-2 peut rester asymptomatique).

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