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[Alors on regarde] Messiah : que vaut la nouvelle série Netflix ?

Pour bien commencer 2020, Netflix fait le pari d’une série géopolitique et théologique. Messiah, dévoilée le premier jour de l’année, nous plonge au cœur des conflits du Moyen-Orient et évoque la naissance d’un sauveur. Sur ses traces, l’agent de la CIA Eva Geller, va devoir s’associer avec un agent spécial Israélien et stopper l’homme qui trouble l’ordre public. On a regardé les deux premiers épisodes. Donnent-ils envie de continuer ? La réponse dans notre article.

Netflix

Créer une série politique sans tomber dans les écueils du genre n’est pas chose aisée. Pensée comme un thriller, Messiah a la lourde tâche de nous interroger sur la naissance d’une croyance et après deux épisodes, c’est assez prometteur. Pour aborder cette question, éminemment théologique, Michael Petroni choisi de transporter son intrigue dans un Moyen-Orient, déchiré par les questions religieuses. Un choix périlleux, qui s’avère payant puisque Messiah aborde avec finesse, les thématiques religieuses et politiques. Dès son introduction, la série pose le décor, les croyances seront au cœur de l’intrigue et plutôt que de nous assommer avec des lieux communs, Messiah préfère nous donner les clés d’une réflexion. Ici, on s’interroge sur la portée d’une idéologie, l’incarnation d’un message et la diffusion d’une parole. Les prophètes sont virtuels, et les réseaux sociaux ont remplacé les écrits divins.

Dans sa construction, Messiah est pensée comme un thriller avec des points culminants et des moments plus lents. Pas bavarde, la série se concentre sur l’essentiel et laisse la place aux personnages pour agir et interagir. Michelle Monaghan est intrigante dans le rôle d’Eva Geller, une agent de la CIA, et Tomer Sisley est convaincant dans celui du père de famille Avrim Daham. Mehdi Dehbi, est quant à lui éblouissant dans le rôle du sauveur, porté aux nues par de nombreux fidèles. Envoûtant et juste, l’acteur belge avait déjà fait ses preuves dans Le Fils de l’autre, aux côtés de Pascal Elbé et Emmanuelle Devos en 2012.

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Une exposition parfois compliquée

Si Messiah ne souffre pas de lenteur, les premières minutes restent assez complexes à saisir. Dans sa scène d’exposition, la série choisit d’explorer le passé d’un personnage et c’est assez réussi. Pour introduire son propos, Messiah décide de nous montrer cette volonté humaine d’expliquer l’inexplicable par la religion. On regrette parfois l’usage, un peu trop fréquent, des séquences de chaînes d’informations pour introduire l’action. Dans l’ensemble la série Netflix s’en sort bien et ne noie pas le spectateur sous un flot d’informations. Les scénaristes réussissent à délayer les éléments nécessaires à l’intrigue. Avec certaines séquences qui peuvent paraître prétexte au premier abord, Michael Petroni ne cesse d’interroger le spectateur, mais toujours de manière subtile.

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Côté réalisation, les deux premiers épisodes sont assez timides et si les plans sont bien exécutés, rien n’est mémorable. Pour montrer cette toute-puissance idéologique, les réalisateurs en charge des épisodes n’utilisent pas la symbolique de l’image et c’est bien dommage. Le travail sur la photographie est efficace, sans être transcendant. Les plans à l’épaule renforcent cette idée d’un documentaire scénarisé, et cette volonté d’un réalisme prégnant.

Après deux épisodes, la série Netflix a clairement attisé notre curiosité. L’intrigue est passionnante et la tension augmente à mesure que passent les minutes. Reste à voir si la série parviendra à développer avec subtilité, tout au long de la saison, les problématiques très complexes qu’elle se propose d’aborder. Ces deux premiers épisodes nous ont, en tout cas, incontestablement donné envie de poursuivre le visionnage pour le découvrir.

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