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L’Allemagne change d’avis sur la collecte des données en matière de “contact tracing”

Alors que le déconfinement promis approche, le traçage numérique est au cœur de tous les débats. Avec StopCovid, la France privilégie le développement d’une base de données centrale partagée pour collecter les données anonymes des utilisateurs. L’Allemagne, jusque -là de son côté, aurait changé d’avis pour privilégier une conception décentralisée.

Un smartphone tactile.
Crédits : TeroVesalainen / Pixabay.

Alors que la promesse du “déconfinement” approche, de nombreux pays s’orientent vers des solutions numériques pour suivre l’évolution de la propagation du COVID-19 pour mieux anticiper une éventuelle deuxième vague de contamination. La France et d’autres pays européens, dont l’Allemagne, se sont focalisés sur le “contact tracing“, ou traçage numérique, par la collecte de données Bluetooth anonymes. Cette collecte, comme le souligne le protocole informatique ROBERT conçu par l’Inria dans le cadre du projet d’application StopCovid, doit normalement passer par un serveur central. L’utilisateur suscite ainsi, à travers l’application, cette base de données centrale pour établir si, oui ou non, il a croisé un malade déclaré. Cette idée est soutenue par le PEPP-PT (pour “Pan-European Privacy Preserving Proximity Tracing”), une plateforme de collaboration entre chercheurs et ingénieurs européens consacrée à la conception d’applications de traçage numérique.

Cependant, de nombreux chercheurs se seraient retournées contre le PEPP-PT, craignant que le fruit de cette collaboration apporte de l’eau au moulin d’une surveillance numérique d’État dans les pays le mettant en pratique. Suite à ce revirement, l’Allemagne s’en serait retiré entièrement, se désolidarisant donc d’un pays comme la France. L’Allemagne aurait désormais pour intention de penser son traçage numérique de manière complètement décentralisée. Selon elle, la collecte des données Bluetooth visées devrait être décentralisée. Autrement dit, les données ne devraient pas passer, même temporairement, par une base de données centrale et devraient rester stockées avant tout sur les smartphones des utilisateurs. Elle rejoindrait, de ce point de vue, le projet d’Apple et de Google de développement d’un API interopérable sous Android et iOS. Celui-ci se base sur une diffusion des données seulement si l’utilisateur le demande – par exemple, s’il se déclare malade ou veut savoir s’il a croisé d’autres utilisateurs contaminés. Aucune donnée ne serait stockée en dehors d’une “liste” anonyme établie par les autorités de santé. Cette différence de philosophie s’ajoute aux barrières technologiques, notamment du côté d’Apple, auxquelles ferait face le développement de l’app StopCovid.

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3 commentaires
  1. Smartphone = Bracelet électronique. L’histoire se répète toujours ,et avec la montée de l’extrême droite l’autoritarisme revient, donc on joue avec le feu.

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