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Critique de The Boys Diabolical : pour l’amour du trash

Quelques mois avant la sortie de la troisième saison de The Boys, la série la plus irrévérencieuse du moment revient avec Diabolical, une anthologie animée aussi trash que déjantée.

Plus que quelques mois avant de retrouver The Boys sur nos écrans. Attendue pour le 3 juin prochain, la série inspirée des comics cultes de Garth Ennis livrera sa troisième saison d’ici peu. L’occasion de lever le voile sur le personnage de Victoria Neuman, incarné par Claire Doumit, mais aussi d’en savoir plus sur Soldier Boy, le tout premier super-héros de Vought. En attendant cette nouvelle salve d’épisodes, Prime Video a dévoilé ce week-end The Boys Diabolical, une série d’animation déjantée qui pousse encore un peu les limites de la saga. Que vaut-elle vraiment ? On fait le point.

Boys, je vous aime

En véritable hommage aux comics originaux, l’anthologie The Boys presents : Diabolical propose huit épisodes indépendants, et totalement décorrélés les uns des autres. L’occasion de découvrir sous un nouveau jour le lore impitoyable des comics imaginés par Garth Ennis. Porté par des artistes talentueux, le show multiplie les références et les hommages. D’abord par ses partis-pris graphiques, qui jonglent entre les Looney Tunes, les Totally Spies et l’animation japonaise de Miyazaki. Ensuite grâce à ses choix de narration, qui sans être égaux (on y reviendra) réussissent à former un joyeux bric-à-brac hétéroclite, mais finalement cohérent.

Les fans de la série originale ne devraient cependant pas être déçus : fidèle à son héritage, Diabolical reprend l’humour noir d’Eric Kripke, et ne lésine pas sur l’hémoglobine. Trash, sexuellement explicite et toujours aussi vulgaire, ce n’est pas pour rien que le programme est déconseillé au moins de 18 ans.

Au milieu de ce grand n’importe quoi, Diabolical s’offre pourtant une ligne directrice de taille : qu’il s’agisse d’Andy Samberg (Brooklyn 99), Awkwafina (Shang-Chi et la légende des dix anneaux) ou encore Justin Roiland (Rick and Morty) et Seth Rogen (Future Man), l’amour des showrunners pour la saga de Garth Ennis est palpable. À l’écran, les références se multiplient, sans pour autant tomber dans le simple fan-service. Certaines sont évidentes, à l’image de l’épisode 3 I’m your Pusher, réalisé par Garth Ennis lui-même, tandis que d’autres nécessiteront d’avoir lu les comics au préalable. Dans tous les cas, le plaisir reste le même. Attention quand même à avoir vu les deux premières saisons au préalable: la série animée comprend quelques spoilers sur l’intrigue qu’il serait dommage de gâcher.

The Boys Diabolical opening
© Amazon Prime Video

Une qualité inégale

The Boys Diabolical bénéficie sans conteste d’un casting de très haut vol et d’une liberté graphique sans limites. À l’image d’autres séries du genre, comme Love, Death and Robot ou encore Black Mirror, on regrettera quand même la qualité inégale des huit épisodes. On a beau en prendre plein la tronche, certains peinent à sortir du lot. Sans être réellement mauvais, Nubian vs Nubian (subtile référence au film Kramer vs Kramer) ou encore I’m Your Pusher ne resteront sans doute pas dans les annales.

The Boys Diabolical ep8
© Amazon Prime Video

Heureusement pour nous, certains épisodes réussissent pourtant à s’imposer comme de véritables réussites. C’est notamment le cas de l’excellent An Animated Short Where Pissed-Off Supes Kill Their Parents (“Un court-métrage d’animation où des supers-énervés tuent leurs parents”). Réalisé par Justin Roiland et Ben Bayouth, le film d’animation reprend avec brio le dessin et l’humour grinçant du créateur de Rick et Morty, tout en se payant le luxe d’offrir une relecture parmi les plus riches de Diabolical. Il faut dire que les univers de Rick Sanchez et de Billy Butcher ont finalement plus en commun qu’ils n’y paraissent. Drôle, gore à souhait et complètement loufoque, cet épisode 2 restera sans doute notre préféré, et mériterait à lui seul une série complète.

Autre coup de cœur de la série, l’épisode 4 Boyd in 3D opte pour une approche radicalement différente. Imaginé par Eliot et Ilana Glazer, le court-métrage suit les aventures presque normales de Boyd, un type banal amoureux de sa voisine. Lorsque le jeune homme a l’opportunité de s’offrir le physique de ses rêves grâce à une nouvelle crème miracle développée par Vought, il saute sur l’occasion, et devient rapidement l’influenceur le plus en vogue du moment. Un changement de vie qui n’est pas sans conséquence, puisque Boyd et Cherry plongent rapidement dans la drogue, la violence et la dysmorphie. Cruel et dérangeant, l’épisode signe la critique sociétale la plus virulente de la série, sur un ton qui n’est pas sans rappeler celui de Black Mirror.

Marvel et DC vont-ils se prendre une patate ?

Cynique et complètement déjanté, Diabolical n’est pas le chef-d’œuvre de l’année, mais réussit le pari de propulser The Boys au rang de série culte. Derrière sa narration décousue, trash et parfois même gratuite, la série d’animation fait souffler un agréable vent de fraîcheur sur la licence, tout en questionnant la possibilité d’univers étendu dans les années à venir. Il faut dire que les aventures du P’tit Hughie n’ont décidément rien à envier au MCU et au DCEU. À la base pensée comme une parodie, la bande dessinée de Garth Ennis a largement de quoi s’offrir quelques spin-offs. Amazon l’a d’ailleurs bien compris, puisqu’en plus de Diabolical, le réalisateur a d’ores et déjà évoqué quelques pistes supplémentaires, et notamment une relecture centrée sur les G-Men, alters ego déjantés des X-Men, évoqués dans le tome 2 des comics.

Prime vidéo abo

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Notre avis

Mélange de genre savoureux mais pas toujours égal, Diabolical réussit à nous offrir une relecture intéressante du lore créé par Garth Ennis, tout en ouvrant sur les nombreuses possibilités d’un univers étendu. Sous ses airs de grand n’importe quoi, la série reste étonnamment cohérente, mêlant le trash et l’humour noir de manière pas toujours subtile.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 7 / 10
1 commentaire
  1. C’est assez trash effectivement…
    Mais ca fait du bien une bonne série en 2022 avec de l’humour noir et politiquement incorrecte !
    Ah bah tous ces sales les “wokistes” soit disant puritains adeptes de la “cancel culture” et de l’inclusivité à outrance qui fait gerber ! Beurp !… 😉

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