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Elon Musk : 11 choses à savoir sur le plus ambitieux des entrepreneurs

Ambitieux, génial, un peu fou et controversé, Elon Musk interroge autant qu’il fascine le monde de la tech et au-delà. De sa première invention à son rythme de travail, en passant par ses plus grandes créations, voici de quoi en savoir plus sur un des hommes les plus importants peut-être de notre époque.

Elon Musk.
Crédits : Steve Jurvetson/Flickr 

SpaceX, Tesla, Hyperloop, StarLink, Cybertruck : l’homme que tous ces sujets ont en commun s’appelle Elon Musk. Ingénieur et entrepreneur âgé de 48 ans aux trois nationalités, il est une des figures les plus influentes du monde des nouvelles technologies. Qui est-il ? D’où vient-il ? Où va-t-il ? Portrait de l’homme qui veut emmener l’humanité dans l’espace.

Première invention à l’âge de 12 ans

Avant d’être la star incontestée qu’il est aujourd’hui, Elon Musk était un « nerd ». Entre ses devoirs d’école, dans sa ville natale de Pretoria en Afrique du Sud, il lisait les romans de science-fiction d’Isaac Asimov et apprenait à coder en autodidacte sur sa Commodore VIC-20. A douze ans, pour tester ses connaissances naissantes en informatique, il code en langage BASIC son propre jeu-vidéo, Blastar. Celui-ci est, certes, très primitif et ressemble à s’y méprendre à un Space Invaders ou Asteroids. Mais, en bon petit inventeur et déjà apprenti businessman, Elon Musk, vend le code source de sa première création pour l’équivalent de 500 dollars à un magazine spécialisé sud-africain, PC And Office Technology, qui le publie en décembre 1984. Ancien programmeur chez Google aujourd’hui travaillant pour SpaceX, Thomas Lloret Llinares, a reproduit le fameux jeu en 2015 et l’a rendu accessible à tous.

La start-up Zip2 ou le ciblage géographique avant l’heure

En 1995, alors qu’il vient à peine de débuter des études doctorales de science des matériaux et de physique énergétique, Elon Musk quitte les bancs de l’université de Stanford en Californie et fonde sa première start-up. Il détient alors une double-nationalité – sud-africaine et canadienne – qu’il complétera, en 2002, avec la nationalité américaine. Alors qu’Internet commence à devenir de plus en plus accessible, Elon, et son frère Kimbal, lance Global Link Information Network, alias Zip2. Cette dernière offre à des publicitaires de communiquer en ligne avec des clients par fax interposés – une des premières versions du « web-démarchage ». L’une des fonctions les plus innovantes de ce concept est « Auto-Guide », qui envoie des informations relatives à des commerces locaux aux personnes abonnées à des magazines et journaux en ligne. En février 1999, les frères Musk revendent Zip2 à Compaq, souhaitant enrichir son navigateur AltaVista, pour plus de 300 millions de dollars.

L’espace, l’automobile et l’énergie : le pari initial

Après le rachat de Zip2, Elon Musk fonde une banque en ligne qu’il appelle X.com. Celle-ci fusionne très vite avec Confinity et résulte en la création du célèbre service de paiement en ligne, PayPal. Lorsqu’eBay rachète PayPal pour 1,5 milliards de dollars en 2002, Musk quitte le navire avec un beau pactole : environ 170 millions de billets verts. Cependant, plutôt que de se la couler douce au soleil, Elon Musk décide de les réinvestir en totalité pour créer trois entreprises qui détermineront le reste de sa carrière. La même année, avec 100 millions de dollars, il lance sa propre société d’ingénierie aérospatiale, SpaceX. Il investit entre 50 et 70 millions dans Tesla, dont il deviendra le PDG en 2008. 10 millions de dollars supplémentaires sont voués, en 2006, à la création de Solar City, aujourd’hui filiale de Tesla, destinée à la production en masse de panneaux solaires et de systèmes d’utilisation de l’énergie solaire.

Elon Musk.
Crédits : Heisenberg Media/Flickr (CC BY 2.0)

Tesla Model S ou la renaissance de l’automobile électrique

L’énergie renouvelable – et en particulier, l’électricité – est l’une des grandes obsessions d’Elon Musk. La société Solar City en est l’une de ses matérialisations. Mais la plus réussie et la plus marquante reste l’influence de Tesla Motors (aujourd’hui Tesla, Inc.) dans le domaine de l’automobile 100% électrique et rechargeable. A la fin des années 2000, Tesla crée sa première berline, la Tesla Model S. Elle est lancée progressivement sur le marché international au début des années 2010. A cette époque, le nombre de voitures électriques vendues dans le monde ne s’élève même pas au demi-million. Mais la petite merveille de Tesla change la donne. En 2013, le cours de Tesla monte jusqu’à 160 dollars et son capital atteint les 20 milliards. Trois ans plus tard, avant même la création de la Tesla Model 3, l’industrie automobile dépasse le million de véhicules électriques vendus. En 2017, Tesla était reconnu comme le deuxième constructeur mondial de voiture électrique. Autrement dit, sans Tesla, difficile de dire si l’automobile électrique et Elon Musk seraient aussi prisés qu’à l’heure actuelle.

L’Hyperloop, premier projet trop fou pour être vrai ?

Au sommet suite au succès en bourse de Tesla, Elon Musk, encore une fois, ne se repose pas sur ses lauriers. Son esprit, toujours en ébullition, s’intéresse à un moyen d’accélérer le temps de trajet entre Los Angeles et San Francisco. En août 2013, il met à disposition de tous son concept d’Hyperloop, un moyen de transport souterrain d’un nouveau genre. Son idée est de construire une capsule de trois mètres de large et de trois tonnes, élevée sur coussin d’air, et de la propulser dans un tube presque sous vide grâce à des aimants. Pourtant, affairé à diriger Tesla et SpaceX, Elon Musk laisse la réalisation de ce projet un peu fou à d’autres. Parmi les premières tentatives de l’époque, seules deux start-ups s’affrontent encore dans la course à l’Hyperloop : Hyperloop Transportation Technologies (HTT) et Virgin’s Hyperloop One. A l’heure actuelle, chacune reste encore dans des phases d’étude et de test. En octobre 2017, Hyperloop One expérimentait le fonctionnement de son prototype pour la première fois. En juin 2019, HTT annonçait la finalisation de la construction de leur Hyperloop à l’échelle, à Toulouse, en France. Traduction : l’Hyperloop n’est pas près de voir le jour entre Los Angeles et San Francisco.

Direction l’espace : SpaceX et la NASA

Plusieurs décennies après Blastar, l’imagination d’Elon Musk reste fixée vers les étoiles. En 2008, six ans après la fondation de SpaceX, il obtient un premier contrat avec l’Agence aérospatiale américaine (NASA) d’1,6 milliards de dollars. En 2012, le cargo spatial Dragon de SpaceX est le premier provenant d’une société privée à ravitailler la Station spatiale internationale (ISS). Depuis, SpaceX enchaîne les projets avec la plus importante agence spatiale terrestre. Début 2020, sa nouvelle capsule Crew Dragon aura pour mission d’envoyer deux astronautes dans l’ISS puis de les ramener sains et saufs sur Terre. En outre, la société spatiale d’Elon Musk fait partie d’un groupe d’entreprises d’ingénierie spécialisées dont la NASA a loué les services (avec, notamment, Lockheed ou encore Blue Origin, société de Jeff Bezos, patron d’Amazon). Leur tâche est de mettre au point les fusées et appareils qui enverront des astronautes sur la Lune en 2024, dans le cadre de la mission Artémis, puis sur Mars.

L’obsession de l’humanité inter-connectée : Neuralink et StarLink

« Nous sommes en train de changer le monde, de changer l’histoire, et vous en êtes ou pas », clame Elon Musk dans sa biographie écrite par le journaliste américain, Ashlee Vance. Pour apporter sa pierre à l’édifice, Elon Musk compte sur trois choses : la colonisation de l’espace, l’indépendance énergétique, notamment avec la Gigafactory (une gigantesque usine de productions de batteries électriques puisant seulement dans l’énergie solaire) et l’inter-connexion de l’intelligence humaine. Ce « lien » chez Elon Musk se manifeste sous deux formes. D’abord la disponibilité d’une connexion Internet pour tous, grâce à StarLink, une constellation de satellites-serveurs. Une idée qui n’est pas inédite (OneWeb ou encore Kuiper d’Amazon travaillent aussi à des projets similaires) mais est en bonne voie de réalisation actuellement – au grand dam des astronomes. La seconde vient de la création d’une interface humain-machine directement dans notre cerveau. Pour cela, il a lancé Neuralink, une société créatrice d’implants cérébraux pour réparer ou accroître les capacités cérébrales d’un individu. A terme, d’ici 2027, Neuralink veut permettre aux êtres humains d’agir sur les machines et les intelligences artificielles par leur simple pensée.

Elon Musk.
Crédits : Daniel Oberhaus / Flickr.

L’intelligence artificielle : sa grande peur

A l’inverse d’autres grands noms de la Silicon Valley, comme Mark Zuckerberg, Elon Musk n’est pas très fan de la prise de pouvoir progressive de l’intelligence artificielle dans nos vies. Dans le documentaire Do You Trust This Computer ?, il va même jusqu’à tirer la sonnette d’alarme : « Nous nous dirigeons rapidement vers une super-intelligence numérique qui dépassera de loin tout humain (et) si l’IA a un but et que l’humanité se trouve sur son chemin, alors elle détruira l’humanité naturellement sans même y penser, sans aucune rancune ». Elon Musk ne serait juste qu’un autre traumatisé par les films Terminator ou War Games ? Non, celui qui a grandi avec les lois de la robotique d’Asimov s’y refuse. En 2015, il cofonde la société de recherche OpenIA qui a pour but de réfléchir à des technologies d’intelligence artificielle générale « amicales » et « bénéfiques » pour l’humanité.

Ni démocrate ni républicain, ou est-ce les deux ?

Peu après le lancement du collectif FWD.us par Mark Zuckerberg dont il est l’un des principaux contributeurs, il le quitte pour  divergences politiques. Selon lui, les idées du collectif – censé inspirer des réformes gouvernementales sur de vastes sujets – ne sont « pas assez écologiques ». Il a été vu plusieurs fois en compagnie du président américain démocrate, Barack Obama. Pourtant, quelques années plus tard, il accepte de rejoindre le Conseil technologique ouvert par son successeur républicain, Donald Trump, fervent climato-sceptique. Mais là encore, il s’en détache afin de marquer son désaccord avec la décision de Trump de retirer les États-Unis des accords de Paris.

Cybertruck, lance-flammes, etc : The show must go on !

Bosseur, inventeur, businessman, idéaliste, Elon Musk est aussi un show-man. Cette caractéristique lui est souvent reprochée, vu les nombreux retards pris par certains de ses projets révolutionnaires à l’origine présentés comme « faisables ». Une de ses sociétés, The Boring Company, en est un exemple typique. Elon Musk la fonde dans l’idée de désengorger le trafic routier en construisant des tunnels accessibles depuis la surface grâce à des ascenseurs pour voitures. Ce projet surréaliste, nécessitant un budget pharaonique n’est pas prêt de voir le jour, malgré les estimations données initialement. Peu importe, Elon Musk n’a pas peur du ridicule. Pour mettre en avant sa nouvelle société, il lance un pari à ses fans : acheter suffisamment de casquettes à l’effigie de The Boring Company pour le forcer à créer un lance-flammes individuel ! Plus récemment, tout le monde (ou presque) a entendu parler du Cybertruck, nouvelle frasque de Tesla. S’il reste mémorable, ce n’est pas pour ses qualités ou son design, inspiré du film Blade Runner, mais pour son “raté” spectaculaire et l’intervention pleine d’auto-dérision d’Elon Musk sur scène qui a suivi.

Est-il l’Iron Man du monde réel ?

Quand il était étudiant, Elon se nourrissait de nouilles au poivre rouge pour un budget d’un dollar par jour afin de garantir son avenir financier et se concentrer sur son parcours universitaire. Aujourd’hui, il consacre presque l’intégralité de son temps et de son énergie à gérer et développer des projets. Il passerait ses semaines entre SpaceX et Tesla au rythme de 18 heures de travail par jour. « S’il y avait un moyen de ne pas manger et de pouvoir travailler plus, je ne mangerais plus », aurait-il déclaré d’après un ancien camarade de classe. Il affirme lui-même sur Twitter : « Personne ne change le monde en travaillant seulement 40 heures par semaine. » En un sens, le roi de l’innovation moderne ressemble à s’y méprendre à Bruce Wayne, alias Batman, ou encore plus à Tony Stark, le personnage fictif sous l’armure d’Iron-Man. A tel point qu’il influence son interprète sur grand écran, Robert Downey Jr., dans son incarnation du super-héros. Dans le film Iron Man 2, les deux hommes interagissent même brièvement. “On ne m’épate pas facilement (mais) ce type était étonnant”, avoue l’acteur dans la biographie d’Elon Musk qu’il qualifie “d’excentrique accessible.” Selon lui, Elon Musk et Tony Stark ont en commun de s’être emparés d’idées auxquelles ils ont consacré leur vie.

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10 commentaires
  1. C’est surtout un showman qui sait attirer les capitaux (indéniablement une qualité dans l’entreprenariat) et vivre sur la bête.

  2. LA Commodore vic 20 ?!? Rhalala cette génération NES… : p
    Sinon, à voir le blastar reconstitué en html5, ça ressemble vachement plus à UN C64 !

  3. Vous avez oublié le fait que c’était un grand mégalo hyper dangereux pour la planète et dont les inventions sont critiquées ? J’pense à son tunnel sous Las Vegas censé remédier au problème des embouteillages qui, au final, est totalement inutile, ou alors le fait qu’il ai prévu de foutre des milliers de satellites en orbite proche ce qui dégrade de façon significative toute observation spatiale et donc nuit à l’astronomie entière ?

  4. Vous aussi vous parlez pour vous on dirait, à moins que vous ayez des chiffres qui étayent vos propos ?

  5. Dommage qu’il n’ait pu s’associer avec Bernard Tapie, ils auraient déjà ouvert leur premier magasin “La vie claire” sur Mars

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